J’ai grandi dans une grande famille. À la maison, il y avait tout le temps plein de monde, ça mangeait longtemps ou pas, ça parlait (et parle encore) beaucoup trop fort, ça se chicanait aussi intensément que ça se riait. On allumait des feux presque chaque soir d’été et on s’y attroupait avec la gang où on partageait le son de la guitare et des chansons ou la baignade à la brunante.
J’ai toujours su que je voudrais reproduire ça. Pour moi, c’était clair que j’allais avoir ma propre gang. Dans ma maison, ça allait rocker solide. Ça allait bouger continuellement, partager des repas autour d’une tablée qui déborde, courir et crier (même si je déteste entendre ça), les enfants allaient y inviter tous leurs amis et foutre un joyeux bordel qui allait me donner parfois l’envie de mettre tout ce beau monde dehors, joke!
Avec nos quatre enfants, leurs amis et la famille, je crois que c’est pas mal ce qui est en train de se produire. Notre maison est vivante, pis j’adore ça.
Mais ma petite contradiction à moi, c’est qu’à travers cette vie jamais plate, j’ai un BESOIN immense d’avoir mes moments de solitude. De me retrouver seule avec moi-même pour me ressourcer, m’offrir quelques instants de vide mental pour mieux revenir dans mon quotidien infernal. J’ai besoin de m’entraîner SEULE, parce que pendant ce moment à moi de moi, je ne pense à rien. Je n’ai pas à répondre à quelque besoin, demande, téléphone ou pleur que ce soit, je n’ai simplement qu’à me centrer sur moi-même. Je peux faire jouer la musique que Je veux dans mes oreilles ou ne rien faire jouer du tout et écouter un presque silence. Je peux faire quelque chose, du début à la fin, sans devoir arrêter 10 fois parce que quelqu’un a besoin de moi.
J’ai besoin de quelques soirées par année durant lesquelles je me retrouve seule comme une grande. Même si je ne fais rien de particulier. Juste pouvoir choisir à quelle heure je mange, combien de temps je reste dans mon bain, ce que j’écoute à la télé, ça me fait un bien fou. Je peux même choisir de filtrer mes appels juste parce que je n’ai envie de parler à personne. Je me permets souvent durant ces courts instants d’ouvrir un livre en sachant très bien que je serai capable de lire un chapitre complet sans être interrompue ou m’endormir dessus! Je suis certaine que je ne suis pas la seule pour qui l’ouverture d’un livre coïncide immanquablement avec l’arrivée subtile d’un des enfants qui semblait pourtant bien occupé pour un p’tit bout de temps!
Je peux même profiter d’une de ces soirées pour vous pondre expressément un texte sur mon besoin de passer du temps seule avec moi-même. J’suis généreuse de même moi!