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Quand le retour sur le marché du travail te donne la chienne
Crédit: Unsplash/pixabay

Dans ma jeune tête d’adolescente, je m’étais tracé tout un parcours de vie. T’sais le genre de chemin où tout est arrangé, organisé et où il n’y a pas de place pour les imprévus. J’allais finir mon DEC, me trouver une belle job que j’adore, dans mon domaine d’études. Ensuite, on allait, mon amoureux et moi, acheter une jolie petite maison et y pondre quelques enfants. Mais BANG, le destin en a décidé autrement.

Au début de ma dernière année de technique, une p’tite boule d’amour prend vie au creux de mon ventre, quelques années plus tôt que ce que j’avais prévu dans mon plan de match. Malgré le choc de la nouvelle, jamais nous n’avons envisagé l’avortement. Ce sera ça notre avenir, devenir parents maintenant. Je modifie donc l’itinéraire de mon plan de vie, en y incluant à présent petit bébé. La route serait différente, mais la destination demeure la même. Quand bébé aurait 6 mois, il commencerait la garderie et moi le travail. Point. Un petit détour de rien du tout mais jamais, à ce moment-là, j’envisage de demeurer à la maison avec ce petit être. Moi, maman à la maison? JAMAIS!

Double BANG! La vie m’envoie par la suite son lot d’épreuves qui me poussent à remettre à plus tard mon entrée sur le marché du travail. Et petit à petit, l’idée germe dans ma tête de demeurer à la maison avec les enfants pour un certain temps. Mon quotidien se définit maintenant en tant que maman. Puis en tant que maman et femme de l’amoureux. Je sens que je perds un peu de ma personnalité et je peine à trouver réellement qui j’étais, qui je suis à présent.

Je sens qu’il reste une petite flamme qui veut que j’aille sur le marché du travail, mais je l’avoue, à ce moment, je l’assume bien mal. Je me sens coupable de vouloir compliquer la vie de toute la famille, de ne pas offrir aux derniers de la lignée la même présence que celle que j’ai donnée aux premiers. De ne pas être là tout l’été ni toute la semaine de relâche ou aux congés des fêtes. Et mon estime de moi qui a pris une claque en pleine face ces dernières années me font douter de moi.

Pour me déculpabiliser, je me crée une petite entreprise qui me permettra de travailler de la maison, de faire dîner petit monsieur et petite madame, de ne pas trop envoyer l’autre à la garderie et de gérer mon horaire selon les besoins de tout le reste de la famille… Sauf les miens. Je me rends vite compte que ce dont j’ai réellement besoin, c’est le contact avec les autres au quotidien, développer des relations professionnelles avec une équipe de travail. Pas de travailler la majorité du temps seule à la maison.

Déculpabilisation n°2. Je vais faire une légère formation dans un domaine qui m’intéresse, personnellement, mais peut-être pas pour en faire mon travail. Pendant tout ce temps, la flamme de retourner travailler dans mon domaine d’études grandis toujours un peu plus.

Mais j’ai peur,  à vrai dire j’ai carrément la chienne. La chienne d’aller me présenter aux différents employeurs potentiels, la chienne de ne pas être à la hauteur, la chienne d’essuyer des refus. La chienne de chambouler toute ma vie de famille.

Mais le besoin de m’accomplir au quotidien dans quelque chose qui me passionne me pousse à dépasser mes propres limites, à défoncer mes barrières et à me faire confiance à nouveau. Sur trois entrevues différentes, ma candidature a été retenue à toutes les fois. Je me lève maintenant chaque matin avec le plaisir d’aller travailler, là où je me sens bien et avec le sentiment de bien faire mon travail. Mais surtout, j’ai l’impression de me retrouver en tant que femme, un peu plus chaque jour!
Le saut en valait la peine!

MoreLight/pixabay

Crédit : MoreLight/Pixabay
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