La sexualité n’a jamais été un tabou pour moi. J’ai été élevée dans un environnement où il était sain d’en parler, et on ne m’a jamais fait sentir mal de poser des questions sur le sujet. Avant d’avoir des enfants, j’me disais que je ferais la même chose. Avoir « THE TALK » ne m’effrayait pas du tout.
J’ai allaité mes deux enfants et quand mon fils est né, ma fille avait 20 mois. Je nourrissais mon fils où bon me semblait, quand il le demandait et je ne me suis jamais caché pour le faire. Parfois, ma fille venait me voir en disant : « Bébé lait ». Puis, elle repartait jouer. By the way, nous devrions tous prendre exemple sur ma fille vis-à-vis de l’allaitement.
Très tôt, ils ont pris leur bain ensemble. Nous économisons du temps et écologiquement, c’est winner. C’est là que ma coccinelle a découvert que – ma foi –, il y avait un p’tit bout qui dépassait dans l’entrejambe de son frère, là où pour elle, c’était le néant ou pas pantoute pareil.
Poussinette : « C’est quoi ça maman? »
Bon, ça y est. Reste calme et concise.
Moi : « C’est un pénis.»
Poussinette : « Oh!… »
L’air de réfléchir bien fort.
Poussinette : « Maman pénis. »
Euh… Comment j’te dirais bien ça donc…
Moi : « Bien non mon amour. Maman a une vulve, comme toi! »
Poussinette : « Ah! »
That’s it? Pffff! Voulez-vous bien me dire pourquoi les autres parents capotent de même? Y a rien là! Deux minutes et c’est fini. Ma fille de 2 ans comprend maintenant tout de la sexualité. « Clap clap » à moi-même, ma fille est une prodigue.
Pourquoi? Eh bien parce que les enfants, c’est spontané. Puis, la définition de la spontanéité, c’est : SUUUUURPRIIIIIIISE! Il était une fois, dans le cours de piscine…
On revient dans le vestiaire. C’est le rush total. Ma fille et moi sommes dans une cabine pour se changer, fait que j’me déshabille. Poussinette qui me regarde intensément et qui dit, avec toute la subtilité qu’une enfant de 2 ans possède, c’est-à-dire zéro :
« Maman, pénis.»
Hey boy. J’pensais que c’était régler tout ça?
Moi : « Bien non mon amour, maman a une vulve. Comme toi. »
Poussinette : « Papa vulve ».
Moi : « Bien non mon lapin! Maman a une vulve, puis papa a un pénis. »
Poussinette : « Bébé, pénis »
Moi : « Bravo! Oui, ton frère a un pénis. »
Tout ça, se passe pendant que je m’habille. Pas question que j’m’effoire sur un banc l’cul à l’air. Parce qu’on ne sait pas qui a mis son popotin à poil sur ledit banc? Y a clairement du monde qui nous entend. Je ne suis pas gênée. Au contraire, je suis fière que ma fille s’interroge. Ça démontre sa curiosité.
Je sors de la cabine. Il y a quelques sourires complices de mamans. D’autres qui sont rouges comme des tomates, comme un signe d’empathie à mon égard. Puis une ou deux avec un regard de « MY GAAAAAWD, elle parle de sexe avec sa fille de 2 ANS!
Puis là, la spontanéité revient voir ma fille par la grande porte. Toute fière de son apprentissage de la journée, elle crie haut et fort à chaque personne que nous croisons jusqu’à la voiture :
« Maman vulve »
« Maman vulve »
« Maman vulve »
Avez-vous déjà vécu un moment spontané comme celui-là avec vos enfants?