Tu es sournoisement entrée chez nous très tard un mercredi soir. Ma plus jeune qui pleurait dans son lit m’a tirée de mon sommeil. En entrant dans la chambre, j’ai tout de suite senti su que la guerre venait d’être déclarée. Une arme bactériologique venait d’être larguée entre les barreaux de la bassinnette.
Cette guerre-là, quand j’avais 22 ans, elle se gagnait facilement. Un petit 6-8 heures de « je file vraiment pas », une petite soupe Lipton et voilà, je retournais au boulot le lendemain avec deux trois livres en moins et la petite jambe faible, mais capable de fonctionner pareil.
Mais avec deux minis, c’est une autre guerre. Elle se combat à coup de désinfectant, de lavage de mains, de serviettes disposées un peu partout pour en avoir toujours une à portée de la main, et de combien, ô combien de lavages et de séchages par jour.
Gastro, tu es une salope!
Gastro, tu es la pire de toutes les maladies qu’ils nous ramènent de la garderie!
Tu es entrée chez nous tard un mercredi soir. Tu es restée jusqu’au dimanche midi. Sérieux? Presque cinq jours? Tu n’avais rien de mieux à faire ailleurs?
Attraper la gastro en famille, je peux maintenant en témoigner, ce n’est pas loin de ma propre fin du monde. Moi, la grande émétophobe depuis mon plus jeune âge (oui oui, il existe un terme pour ceux qui ont la phobie de vomir : l’émétophobie. Je suis une abonnée du club de soutien). Eh bien voilà que plutôt que de me retirer dans mon coin et attendre que ça passe, je dois jouer la femme forte, torcher mes minis en essayant de ne pas en rajouter une couche par-dessus, tout en désinfectant de manière maladive et, disons-le, inutile. Car peu importe mes efforts, gastro, tu finiras toujours par te frayer un chemin et affecter tout le monde.
Et comme si ce n’était pas assez, je t’ai pognée DEUX FOIS. Mes symptômes avaient disparus depuis le vendredi matin. Me fiant aux anticorps, j’ai baissé la garde, j’ai peut-être sauté un lavage de mains. Et hop, c’était reparti de plus belle le samedi midi!
Mais nous avons triomphé, gastro! Tu as fini par foutre le camp, notamment grâce aux bons conseils de ma collègue TPL Moms Émilie Langlois dans ce billet.
Et même si nous nous félicitons aujourd’hui d’être passés à travers, je n’avais pas besoin de toi, gastro, pour me convaincre que dans l’adversité, nous sommes une famille forte et unie. J’aurais très bien pu me contenter d’un collecteur d’impôts à ma porte ou d’une crevaison sur l’autoroute, même à -20 degrés.
Gastro, tu devrais être déclarée illégale, inconstitutionnelle!
Gastro, ta place est en prison!
Racontez-nous votre pire épisode de gastro en famille (pas trop de détails quand même…)