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Ma vengeance proactive et positive
Crédit: ArtsyBee/Pixabay

Mon mari est de la catégorie de ces gens qui ont besoin de projets. Des projets en dehors de la maison, des projets en dehors du travail de 9 à 5. Je le comprends. Je suis comme ça aussi. Le hic, c’est que ses projets à lui se passent le soir.

Cette année est une année faste en projets pour lui. Ça le rend heureux, ça le motive. Et puis présentement, je ne travaille pas (c’est temporaire, non, je ne me fais pas vivre par pure paresse). Il est donc le seul revenu de la maison et ça, c’est quand même beaucoup de pression sur lui. Alors, je suis contente qu’il ait des projets qu’il aime. Je préfère moins le voir que de le savoir sans petite flamme intérieure. C’est donc parfait!

SAUF QUE, ses projets empiètent maintenant sur trois soirs de la semaine. Trois sur cinq, c’est quand même un gros ratio. À ça, il faut ajouter des demi-journées les fins de semaine. Et pendant ce temps, moi, je n’ai pas le choix, je reste à la maison avec la Belette. (Mais non, enlevez-vous ça de la tête, il n’a pas de maîtresse!) 

Bien sûr, c’est mon fils, je l’aime plus que tout et je suis privilégiée de pouvoir avoir autant de temps de qualité avec lui. Mais moi aussi, parfois, j’aimerais faire autre chose que le souper-bain-dodo-vaisselle-lavage le soir…

Au début, je m’en foutais. Puis j’ai dû refuser une invitation à un événement, puis rater une réunion du C.A. sur lequel je siège, puis rester chez moi un soir où un ami de longue date était en ville. Et j’ai eu envie de me fâcher.

Mon mari a tout de suite compris le sacrifice qu’il m’imposait pour ses loisirs et a eu une profonde gratitude envers moi (je ne l’aimerais pas autant s’il ne l’avait pas eue!). Mais on ne pouvait rien changer à la situation : il avait déjà pris des engagements, engagements dont nous avions ensemble discuté préalablement.

Je n’étais quand même pas entièrement satisfaite. Je me sentais captive et je trouvais ma situation un peu trop injuste à mon goût. J’ai donc commencé une grève : les soirs où il n’était pas là, je ne faisais plus rien dans la maison. Attitude peu constructive s’il en est une, je suis ensuite passée aux plaisirs coupables : je mangeais un peu de chocolat, je buvais un peu de vin, je lisais une revue, je tricotais en écoutant Orgueil et Préjugés, etc. C’était mieux, nettement mieux, mais pas encore très satisfaisant pour moi. Je suis donc passée aux choses sérieuses : devenir la plus hot reine du logis de Montréal. En l’absence de l’époux, désormais, je lave, je plie, je replace, je range, je cuisine et plus encore. Si bien qu’à son retour, la vaisselle est faite, le lave-vaisselle vidé, la salle de bain est propre, le pain cuit dans la machine à pain pour le lendemain, plus rien ne traîne et j’ai écrit deux cartes d’anniversaire prêtes à partir avec la poste du lendemain.

C’est ma vengeance proactive et positive. Ce n’est, certes, pas tant plus excitant pour moi, mais lui, il feel un peu cheap de réaliser tout le travail que j’ai abattu en son absence (qui est motivée, je le répète, par ses loisirs et projets). Ça en ajoute une bonne couche à sa reconnaissance. Et moi, je suis quand même pas mal plus fière de moi!

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