Si mon premier accouchement fut une succession de chocs, mon deuxième fut une merveille. Je n’exagère même pas.
Contrairement à mon premier accouchement, je savais ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. J’ai même décidé quel serait le soir de mon accouchement. Je n’en pouvais plus d’être dilatée à 3 cm donc j’ai fait du ballon. Je n’y croyais pas trop, mais ça a très bien fonctionné; au grand désarroi de ma sœur infirmière qui venait tout juste de finir son chiffre et qui s’apprêtait à aller se coucher quand elle a reçu l’appel de sa collègue pour lui dire que je demandais sa présence.
Elle s’était pourtant juré de ne plus jamais assister à l’un de mes accouchements. Quinze minutes plus tard, elle était à mon chevet. J’étais un peu plus disciplinée et consciente de ce qui m’attendait donc elle n’a pas eu un sentiment de déjà-vu. Je ne voulais pas souffrir comme à mon premier accouchement, donc j’ai accepté la péridurale lorsqu’elle m’a été proposée.
S’il y a des mamans qui vivent très bien l’accouchement naturel, personnellement je n’ai pas apprécié du tout. J’étais épuisée, car oui la douleur ça aspire toute votre énergie. Je ne me sentais pas plus « femme » ou meilleure qu’une autre d’avoir accouché à frette. Au contraire, j’étais tellement vidée que, même une fois mon bébé revenu du département de néo-natalité, j’étais morte de fatigue.
Pour mon deuxième accouchement, ce fut tout le contraire. Nous avons écouté de la musique, nous avons parlé et le papa est même allé se coucher pour dormir un peu. Il n’était pas en panique comme la première fois, car je ne semblais pas au bord de l’agonie.
Comme l’hôpital était en sous-effectif cette nuit-là, il n’y avait pas diverses infirmières qui allaient et venaient autour de moi. J’étais souvent seule avec ma sœur. C’était intime, relaxe et réellement agréable. J’ai eu la même gynécologue qu’à mon premier accouchement donc je me sentais en confiance.
Le bébé s’est présenté rapidement et après quatre poussées Justin était dans mes bras. L’allaitement fut un charme et même si le placenta a dû être retiré à la main, puisqu’il était collé, je n’ai rien senti. J’ai passé les premiers moments avec bébé dans l’intimité d’une chambre privée. J’ai récupéré à une vitesse qui m’épate encore aujourd’hui.
Ayant eu, pour mon troisième enfant, une césarienne d’urgence, j’ai vécu trois accouchements complètement différents. Entre une césarienne, un accouchement 100 % naturel et un avec péridurale, je dirais que l’accouchement qui m’a permis de récupérer le plus rapidement, c’est celui avec la péridurale.
Dans ces trois situations, aucune ne m’a fait sentir moins femme, moins bonne ou moins maman. Souvent j’entends des futures mamans dire que l’accouchement naturel est la seule option respectable, mais non. Respectez vos limites, votre seuil de tolérance à la douleur et c’est ce qui fera de vous une maman qui gardera un excellent souvenir de ce moment magique où vous aurez donné la vie.