Aller au contenu

CPE en péril

Alexandra Beaudet
Partagez : facebook icon twitter icon
CPE en péril
Crédit: OpenClipartVectors/ Pixabay
Si votre enfant fréquente un centre de la petite enfance, vous avez sûrement reçu dernièrement une lettre vous avisant que votre enfant devrait dorénavant avoir un taux de présence de 80 % afin de préserver sa place. Josiane en a déjà parlé juste ici, mais je tenais à apporter mon grain de sel, en tant qu’éducatrice (en congé de maternité), quant à cette problématique.

Récapitulatif
Concrètement, c’est 52 jours d’absence par année. Comprenant les jours fériés et les deux semaines de vacances. Il reste donc 20 jours de maladie par année pour tous ces nombreux virus ou simplement pour une journée de repos à la maison.  On ne compte même pas les familles qui auraient le désir d’offrir à leur enfant un horaire allégé de quatre jours par semaine. La nouvelle règlementation ne le permet pas, tout simplement. 

Pour le CPE, ça implique quoi? 
Si le centre de la petite enfance n’est pas en mesure de respecter le 80 % de présence. Celui-ci subira des pénalités financières.  
 
On pourrait « patcher » les trous… 
Afin d’accommoder la clientèle, le ministère de la Famille suggère de jumeler les groupes lorsqu’il y aura moins d’enfants afin de réduire la masse salariale. Prenons l’exemple de Mireille et Édith, celles-ci ont chacune un groupe de 2 et 3 ans (possibilité de 8 enfants). Aujourd’hui, Mireille n’a que 5 amis et Édith, 4 enfants. Selon le ministère, il faudrait alors unir ces deux groupes. Ces trois enfants « transférés » se retrouvent donc avec une nouvelle éducatrice, des amis et une routine un peu différente. Finalement, c’est un peu comme une première journée de travail pour l’enfant. Oh! Et j’allais oublier le quatrième ami d’Édith. Il y a une place avec le groupe des 18 mois. C’est parfait. Et Édith peut rentrer chez elle. Merci, bonsoir! Peut-être à demain… 

Petit schéma humoristique afin d’illustrer cette brillante solution : 
 

 
Crédit Photo : Photo Editor / Montage : Alexandra Beaudet
 
De tous les côtés, on peut dire au revoir à la stabilité. Cet élément essentiel dans la routine d’un enfant, surtout à la petite enfance. Sur quoi pourra-t-il se rassurer le matin à son arrivée : « Où ferais-je dodo? », « Avec quels amis vais-je jouer aujourd’hui? », « Qui sera mon éducatrice? ». Heureusement que les éducatrices ont à cœur le bien-être et le développement de l’enfant. On pourrait tout de même leur donner un coup de main! 
 
De plus, ce taux de présence exigé s’applique, peu importe l’âge de l’enfant. Un poupon de quelques mois, dont les parents n’avaient malheureusement pas le choix de retourner au travail, devra lui aussi, être à temps plein au CPE afin de préserver sa place. Dans mon cœur et ma tête, ça n’a juste pas de sens! 

CPE en péril… 
Ce qui est dommage, c’est que ce sont les centres de la petite enfance qui sont le plus touchés par ces coupures, car les garderies privées peuvent se permettre d’offrir un contrat à temps partiel aux parents ayant un horaire flexible et peu chargé. Ce ne sont pas tous les parents qui ont les moyens de s’offrir une ou même plusieurs places en milieu privé. Et ces parents-là veulent tout autant que les autres offrir du temps de qualité à la maison, à leur enfant.  

En tant que future parente, j’ai peur.  
En tant qu’éducatrice, j’ai peur.  
Peur pour la qualité des services que je pourrais offrir et la qualité des services que mon enfant va recevoir.  
 
Après ce triste constat, que puis-je faire? 
Je vous invite à signer la pétition disponible en cliquant sur le lien, ici. Peut-être qu’à plusieurs, nos voix seront entendues, pour le bien-être de nos enfants.

Plus de contenu