Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, je suis une personne sarcastique dans la vie. Quand je me sens dépassée, démunie, découragée, j’aime bien faire appel à mon humour (qui, je le reconnais, n’est pas évident pour tous) #SarcastiqueForever.
Le mercredi 27 avril 2016 fut le soir où j’ai perdu ma naïveté de parent. J’ai vécu un genre de Hunger Games dans un gymnase d’école secondaire, après une présentation PowerPoint. Commençons par le début de l’histoire, si vous le voulez bien, histoire de vous mettre en contexte.
Quand j’ai inscrit ma fille à la maternelle en février dernier, j’ai mangé toute une claque. On aurait dit que ma vie venait de se fast-forwarder. Ma fille allait bientôt avoir 5 ans et faire son entrée à l’école. WHAT? J’ai eu la vive impression qu’en septembre prochain, j’allais tout bonnement la pitcher dans le vrai monde. Elle allait vivre sa vie « de grande », son parcours scolaire aux nombreux intervenants allait commencer.
Début avril, je reçois (comme pas mal tous les parents d’enfants de 5 ans de ma ville) un courriel nous convoquant à une réunion. La cause : le manque de place dans les écoles de notre municipalité.
Ce fameux mercredi soir 27 avril, je me suis dit qu’il y avait peut-être un cours préalable appelé « ce que tu dois savoir avant l’entrée à la maternelle de ton enfant », cours que j’avais visiblement manqué. Une horde de directeurs et directrices (d’école, de commission scolaire, de conseil de je ne sais trop quoi!) nous accueillaient et une pétition à signer nous attendait à l’entrée d’une salle qui ressemblait à un gymnase. Mais il y avait aussi une scène. Et une grosse affiche « casse-croûte ». Dans le domaine scolaire, je présume que c’est ce qu’on appelle une salle « multidisciplinaire ». Faute de budget et d’espace, chaque pièce se doit de servir à de multiples fonctions, c’est ce que j’ai cru comprendre.
Je savais que ça allait mal dans nos écoles au Québec. Je ne suis pas dupe, je lis les nouvelles, je suis au courant des coupures incessantes dans le domaine de l’éducation. Mais une fois vu de l’intérieur, God que je me sentais dans le champ. Je me suis sentie comme la belle conne qui réalise que ça va mal en maudit. Plus qu’elle ne le croyait. Ça doit être parce que j’ai manqué le cours au préalable, trop occupée à faire des bulles et de la pâte à modeler avec mes enfants ces dernières années. Bref, le baptême a été violent.
En gros, notre municipalité se retrouve avec une soixantaine d’enfants d’âge préscolaire en trop pour la rentrée 2016. Après avoir évalué tous les scénarios possibles, la seule option est d’envoyer trois des sept classes de maternelle dans l’école secondaire. Parfait pour ma fille qui fait déjà usage courant du « laisse faire maman!», « anyway » et « whatever ». Elle est clairement prête pour le secondaire! Nous saurons à la mi-mai si elle fait partie des malchanceux qui mériteront une place dans cette école secondaire. Et comment se fera la sélection, me demandez-vous? Elle se fera premièrement sur une base volontaire. #BruitDeCriquets
NOPE!
Crédit : Giphy
Pendant cette chouette réunion, on nous a fait croire (du moins, on a tenté de) que les mesures seraient temporaires. Mais l’argent et les infrastructures ne tomberont pas du ciel en un an, du moins j’en doute fort. Pas avec ce gouvernement qui met la hache partout, surtout dans les secteurs et services touchant nos enfants. Et de savoir que beaucoup de familles dans plein de villes québécoises souffrent de toutes ces coupures, ça me désole au plus haut point.
Je sais que nous nous devons, en tant que parents, de nous mobiliser. Mais voyons les choses en face : dans notre petite municipalité, pour l’année scolaire 2016-17, il n’y a pas grand-chose à faire. Ça peut sembler défaitiste, mais c’est pas mal ça pareil. Alors je suis sortie du gymnase, le bras en l’air à la Katniss Everdeen, en essayant d’imiter le mocking jay. Le seul hic, c’est que mon sifflement n’est pas au point. Oh well!
Comment avez-vous vécu l’entrée de vos enfants en milieu scolaire? Comment les coupures vous affectent-elles?