Il me reste une semaine avant d’accoucher. Une semaine avant de manger des fromages à pâtes molles, des pâtés, boire du vin et faire l’amour mais surtout, une semaine avant de voir la binette de ma deuxième fille tant attendue. À mon premier accouchement, dès les premières contractions, j’ai callé l’épidurale tel un chasseur pour son orignal. Je savais que je la voulais, en fait c’était inconcevable que j’endure autant de douleur. Je me disais, quand j’ai mal à la tête, je prends des tylenols, alors pourquoi voudrais-je vivre pleinement la sensation de mon vagin qui se dilate comme un bagel et mon anus qui se fend jusqu’au nombril?
Mais comme la vie est un grand paradoxe, je ne désire pas la recevoir à cet accouchement. Pas pour faire ma hot ou ma fille anti-médication mais plutôt parce que j’ai eu des complications.
L’affaire c’est que plus l’accouchement arrive, plus je choke. C’est quand même spécial d’avoir autant hâte tout en sachant que je vais vivre à 100 % la pire douleur ever. Ça fait un peu 50 shades quand j’y pense.
Ça fait déjà un petit bout que j’ai des contractions, le travail a commencé tranquillement dans mon utérus et dans ma tête. Je m’endors en visualisant mon accouchement, j’essaye de me convaincre que je n’aurai pas SI mal et que je vais l’expulser comme un p’tit pet de vagin. Mais très vite, mon côté rationnel prend le dessus et me ramène à la réalité. On va se le dire, je vais avoir vraiment mal, pis quand j’ai mal, bin je vomis. En plus, je risque d’envoyer chier les pauvres infirmières qui vont me dire : « Lâchez-pas madame, vous êtes dilatée à 3, ça s’en vient! ». Je vais probablement aussi pleurer, déféquer et crier : « Shootez-moi de la morphine dans la gorge ou endormez-moi au gaz! ».
Bref, ce sera un moment ou toute ma classe sera exposée au grand jour.
Mais bon, pour ma santé, je souhaite sincèrement être capable de me rendre au bout de mon objectif. Si je n’y arrive pas, je ne serai pas plus faible ou moins bonne qu’une autre.
Sans vouloir faire de morale, c’est un peu l’objectif de ma réflexion. Allaitement ou non, épidurale ou non, il n’y a pas de quoi se shamer, ON FAIT CE QU’ON PEUT!
Keep on rocking!