C’est arrivé un peu sans que je ne m’en rende compte. Ce n’était pas une décision, encore moins un objectif. Mais c’est tranquillement devenu un fait : je n’écoute plus la télé depuis presque un an. Je n’ai ni câble, ni antenne, ni Netflix, juste des oreilles de lapin qui captent quatre signaux numériques.
Attention, je n’ai rien contre la télé. Je ne fais pas vraiment partie de ses personnes qui voient en elle l’origine de tous les maux de la société. Je pense qu’il se fait, au Québec particulièrement, d’excellents programmes télévisuels et je suis consciente qu’en cessant de presser sur le petit bouton vert de ma télécommande je passe à côté d’une bonne partie de la culture du moment.
Il y a un an, alors que j’allaitais encore, je consommais une bonne dose quotidienne d’écran plasma. J’ai découvert des séries qui m’ont amusée et qui m’ont désennuyée pendant que mon fils me confondait avec un somnifère. J’ai béni le résumé de la journée de la Comission Charbonneau à 3 h du matin. J’étais surexcitée de tomber sur la sixième reprise de Deux Hommes en or qui me permettait d’enfin écouter l’émission en entier. Et une fois mon fils endormi dans son lit, la télé restait allumée, aussi attirante qu’absorbante, aussi agonisante qu’envahissante. Nous nous écrasions devant elle, remettant en question tous les résidus de volonté que nous avions semés dans la journée.
La fin de l’allaitement a déclenché le glas de notre consommation télévisuelle. Comme je ne m’installais plus dans le salon pour allaiter, je n’allumais tout simplement plus la télé. J’ai réalisé que ma qualité de vie ne s’était pas détériorée du fait de ne pas savoir si Kit était réellement la fille de Brent, si Jasmine allait courir retrouver Gilbert, si André laisserait Raphaël et si Pierre et Renée étaient encore amis malgré la querelle entre Méilie et Théo. Je n’ai pas non plus de carence en information, ma radio étant tout le temps branchée sur ICI Radio-Canada.
Et en prime, j’ai du temps! Je tricote, je cuisine, je prends un bain, je fais ma liste d’épicerie, je lis, j’écris, je cours, name it! J’ai gagné deux heures actives par jour! Et si je ne veux rien faire, je m’écrase dans le divan avec mon amoureux, nous nous collons, nous jasons (oui oui!), nous planifions des projets, nous buvons un thé…
Je vous invite à essayer, un peu comme un défi (c’est la mode, on fait des défis pour ne pas fumer, ne pas boire, bien manger, bien bouger, pas de viande, pas d’achats et je ne sais plus quoi!). Essayer le défi un mois sans télé, ça vous dirait?