Je me sépare.
Voilà, c’est dit. Ouf. C’est difficile de l’admettre hen? Premièrement, il a fallu que je me l’admette à moi-même : ça ne marche plus. Nous ne pourrons jamais réparer les dégâts que la vie nous a causés : je mérite d’être heureuse. Ensuite, il faut l’avouer à l’autre moitié du couple. Ça aussi, c’est rough. Faut le dire aux enfants. On se doute de l’horreur de devoir faire ça.
Mais le dire à l’entourage? Wow! Nous nous séparons en « bons termes », ce qui veut dire qu’il n’y a pas de guerre ouverte. Je ne veux pas qu’il y en ait non plus. Mais j’ai l’impression de faire vivre cette séparation à tout mon entourage en même temps. Mes parents. Ma famille. Mes amis. Tout le monde l’aime. Tout le monde le trouve gentil. C’est un bon papa. Nous étions tellement un beau couple. « C’est don ben triste. »
J’ai juste le goût de leur dire EXACTEMENT ce qui se passe. Que oui, il est un bon gars, un bon papa, une bonne personne! Mais que malgré tout, je considère que cette rupture est de sa faute, qu’il a été un chum ordinaire. Que oui, la décision a été la mienne, mais que vu qu’il n’a rien fait pour m’en empêcher, rien fait pour me retenir, rien fait pour me convaincre, c’est de sa faute ce qui arrive. Mais je ne le fais pas.
Je me tais. Parce que tout le monde l’aime. Parce qu’il n’y a pas de guerre, pas de parti pris. Parce que je veux que le monde continue de l’aimer. C’est weird hen, mais ce qui m’importe le plus, c’est surtout que l’opinion des gens ne change pas à son sujet. Alors, je garde tout ça pour moi. Je rassure tout le monde « oui, je sais, c’est plate… Mais il y a des choses pires que ça dans la vie », « tout va bien aller. On s’entend bien, on veut le bien des enfants, on va s’organiser, ça va être correct ».
Je ne sais pas comment j’en suis arrivée à ça. Ma vie s’écroule autour de moi. Je vais devoir déménager. J’ai brisé la famille de mes enfants. Je perds mon âme sœur, mon meilleur ami, l’amour de ma vie. Je suis en peine d’amour. Mais c’est quand même moi qui rassure tout le monde autour, parce qu’ils ont de la peine pour nous.
J’aurais besoin d’un câlin. S’il vous plait?