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L’endométriose contre ma mère : une longue bataille
Crédit: Marie-Josée Pelchat

Je suis enfant unique. Ma mère me racontait que lorsqu’elle répondait aux gens qu’elle n’avait qu’une fille, il lui est arrivé de se faire dire qu’elle et mon père ne s’étaient pas trop forcés. Si seulement les gens pouvaient tourner leur langue sept fois avant de parler. S’ils avaient su à quel point mes parents se sont acharnés pendant plusieurs années à essayer d’avoir un autre enfant.

Ma mère souffrait d’endométriose. Une maladie qui touche les organes reproducteurs féminins. Les cas très graves sont peu nombreux. C’est elle la statistique ici. Cette maladie touche 10 à 20 % des femmes en âge de procréer, mais cela n’affecte pas toujours la fertilité de celles-ci. Dans le cas de ma mère, l’endométriose lui causait des fausses couches à répétition.

L’endométriose, c’est quoi?

Alimenté par l’estrogène, il s’agît d’adhérences (de tissus) qui grandissent à l’extérieur de l’utérus. Ceci peut être douloureux ou non. Les symptômes varient d’une femme à une autre. Ces adhérences demeurent coincées dans le corps, alors que lorsque nous avons nos menstruations, les tissus générés par le cycle menstruel à l’intérieur de l’utérus sont évacués. Avec le temps, les tissus bloqués peuvent causer de l’inflammation et même nuire aux organes internes avoisinants.

Dans le cas de ma mère, les douleurs qu’elle ressentait étaient très fortes pendant ses règles. Ça lui irradiait le bas du dos, le ventre et le plancher pelvien. Par-dessus tout, le plus insupportable était lorsqu’elle allait à la selle puisque ses intestins étaient lourdement touchés par l’endométriose. Elle en avait alors pour quelques jours à se remettre de ses douleurs. De plus, la maladie s’est emparée de ses organes reproducteurs et cela empêchait les embryons de s’accrocher. Elle n’a donc pas réussi à avoir un deuxième enfant.

Mes parents ont dû se rendre à l’évidence et renoncer à agrandir la famille. Puis, pour mon père, l’adoption n’était pas une option. Il s’en sentait incapable. À chacun ses limites. À 37 ans, ma mère s’est donc fait retirer l’utérus et un ovaire. Pendant son opération, ils lui ont aussi retiré des adhérences à l’intérieur de son ventre, sur les intestins et sur l’urètre. Elle a exigé de conserver un de ses ovaires afin de ne pas être en ménopause à un si jeune âge. Sans ovaires, il n’y a plus d’hormones en production.

Cette décision ne s’est pas prise sans tristesse et sans larmes. Mes parents ont eu un deuil à faire. Ils étaient totalement impuissants face à l’endométriose qui rongeait ma mère. La décision a aussi été prise parce qu’ils étaient en train de se rendre malades et malheureux à force de subir une fausse couche après l’autre.

Contrairement à bien des couples infertiles, ils ont tout de même eu la chance d’avoir un enfant et maintenant, deux petits-fils.

Vous pouvez en apprendre plus sur l’endométriose ici et ici

Êtes-vous touchée par l’endométriose? Ou quelqu’un de votre entourage l’est-il?

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