Il y a quelques mois, j’ai perdu ma grand-maman du côté paternel. C’était la première fois que je perdais un être cher, et donc la première fois que je devais aborder le concept de la mort avec mon enfant de 4 ans. Je voulais qu’il comprenne un peu ce que nous faisions au salon funéraire, pourquoi j’avais de la peine, etc. Mon fils Xavier est intelligent, curieux et il pose beaucoup trop constamment des questions auxquelles je n’ai pas toujours les réponses adéquates.
Donc, nous y voilà… Comment expliquer ce concept à un gamin avec des mots adaptés à son âge? En gros, j’y suis allée avec la fameuse version de « quand on meurt, on s’envole dans le ciel ». J’ai aussi parlé du fait que ma grand-maman était très vielle et malade, car je ne voulais pas qu’il ait soudainement peur de la mort (il s’est tout de même demandé s’il allait mourir quand il a attrapé un rhume!).
Je pensais que ces brèves explications auraient suffit pour un moment… Mais non! J’ai eu droit à une attaque de questions : « Mais comment elle s’envole dans le ciel ta grand-maman, elle n’a pas d’ailes pour voler? Mais elle va où dans le ciel, jusqu’aux nuages ou jusque dans l’espace? Mais là, c’est dangereux, les avions dans le ciel pourraient foncer sur elle! » Vous voyez le genre!? Dans les semaines qui ont suivies, il me lançait souvent dans une conversion ordinaire un « T’sais, plus tard, quand je vais m’envoler dans le ciel… » ou « Maman, il est très vieux le monsieur là-bas, pourquoi il ne s’envole pas dans le ciel ?» Malaise!
Et quelques semaines plus tard, le chien de mes parents est également décédé. S’ensuit une conversation avec mon fils, qui « maîtrise » maintenant le concept de la mort du haut de ses 4 ans :
Xav : « Est-ce que le chien de mamie va rejoindre ta grand-maman dans le ciel? »
Moi : « Oui mon chéri. Peut-être même que ma grand-maman va prendre une marche avec lui dans le ciel! Ils se connaissaient bien tous les deux. »
Xav : « Mais là maman, elle ne peut pas bouger! Elle est morte! »
Moi : (Ouein, bon point!) « Mais dans le ciel on peut faire toutes sortes de choses… prendre des marches, manger de la crème glacée…»
Xav : « Hein! Elle est morte aussi la crème glacée? »
C’est là que j’ai senti que j’avais échoué dans ma tentative d’expliquer la mort à mon enfant. Mais je souhaite de tout cœur que ma petite grand-maman nous regarde là-haut dans le ciel, un sourire en coin, et un cornet de crème glacée dans les mains.