Elle de nuit, lui de jour

Nous avons toujours eu une dynamique de couple hors normes. Parmi notre cercle d’amis, peu de personnes étaient en mesure de comprendre comment nous étions capables de vivre ainsi et cela nous avait souvent valu les qualificatifs de courageux, bizarres et spéciaux.

Ma femme est infirmière. Un travail que j’admire au plus haut point! Ce qu’elle a décidé de faire pour gagner sa vie mérite beaucoup de reconnaissance ce qui, je crois comprendre, fait défaut dans son milieu.

Mais elle n’est pas seulement infirmière, elle est infirmière de nuit! 

Elle a un horaire qui ferait perdre la tête aux gens les plus routiniers. C’est un horaire qui inclut une fin de semaine sur deux, plusieurs jours d’affilés et des quarts de travail bien remplis. Mais elle adore ça. Être à contre-courant de la masse et vivre à son propre rythme font partie des raisons pour lesquelles elle fait ce métier depuis plus d’une dizaine d’années.

De mon côté, comme bien des gens, je suis dans le classique 9 à 5 depuis des années. Travail de bureau, devant un ordi à faire des remue-méninges, du marketing et des stratégies. 

En couple, nous n’avons jamais eu de problèmes avec notre horaire. Alors que j’allais dormir, souvent je la regardais se préparer pour le boulot. Elle venait me border. À bien des moments, j’aurais préféré dormir à ses côtés alors que je la regardais partir dans la nuit en uniforme, mais j’appréciais aussi les nuits tranquilles avec le lit à moi tout seul. Cet horaire nous permettait d’avoir des moments bien à nous pour faire nos activités et lorsque l’on se retrouvait, nous profitions de nos moments ensemble au maximum.

Mais avec un bébé?

Dès qu’elle fut enceinte, tout le monde autour s’attendait à ce qu’elle change son horaire pour s’adapter à notre nouvelle vie de famille. Il était impensable pour bien des gens qu’elle puisse continuer à travailler comme elle le voulait. Le bébé allait dicter déjà son retour au travail et elle n’était même pas en congé de maternité encore. Le questionnement n’était pas seulement dirigé vers elle, mais aussi sur papa. Comment allait-il faire quand maman ne serait plus là? 

Bien sûr, lorsque fiston est arrivé, la réalité a réussi à nous faire douter de la faisabilité du plan. En vivant les premières nuits blanches et en voyant le petit combattre le sommeil, j’avais mes doutes sur mes capacités à réconforter le petit dans la nuit.

Mais vous savez quoi? Avec un peu d’adaptation, nous avons réussi à créer une routine efficace pour le petit et tout le monde a pu continuer son train de vie.

Voici de quoi ça l’air quand maman travaille :

• Maman donne le sein à fiston et il s’endort vers 19 heures.
• Maman va faire une sieste pendant que papa fait quelque chose d’utile (ou joue à des jeux vidéo).
• Maman se réveille et se prépare pour le travail.
• Papa se prépare pour le dodo.
• Bisou de départ et papa allume le moniteur
• Fiston se réveille vers 6 heures et réveille papa.
• Papa et fiston jouent, mangent et se préparent à partir.
• Papa conduit fiston chez sa gardienne qui le garde pour la journée.
• Maman revient à la maison et dort.
• Maman vient chercher fiston et ils jouent, mangent et s’amusent ensemble.
• Papa revient du travail vers 17 h 30 et retrouve la petite famille.

Il y a même des avantages :

• Papa a du temps seul avec fiston comme maman.
• Maman peut dormir sans tracas et bien se reposer après une dure nuit.
• Fiston passe plus de temps avec maman que chez la gardienne.
• Papa et maman gardent des moments pour eux quand même.

Alors à tous et toutes : oui c’est possible!

Et vous, avez-vous eu de la difficulté à conjuguer vos horaires avec la famille?