Je me souviens encore de cette peine que j’ai ressentie lors de ma fausse couche, il y a deux ans. Après une échographie interminable, la technicienne m’a indiqué que j’avais été enceinte, mais que je ne l’étais plus. Dans les affaires pas le fun à faire, annoncer sa fausse couche est pas mal dans le haut d’une liste. Les gens ne savent pas quoi dire. Et souvent, ce qui est dit n’aide pas tellement.
Voici quelques phrases qui ne m’ont absolument pas consolée.
« Ce n’est pas vraiment un bébé que tu as perdu. »
Certains m’ont dit que ma peine était excessive, car je n’avais pas vraiment un bébé dans mon ventre. Peu importe le bon terme biologique, je sens que je suis devenue une mère dès que mon test a été positif. Encore aujourd’hui, je suis convaincue que cet embryon, c’était une fille et que nous l’aurions appelée Blanche.
« Au moins, la mécanique fonctionne. »
Ne-non! Si la mécanique avait fonctionné comme il le faut, j’aurais eu un bébé dans mes bras. Pas seulement de la poussière d’étoiles et ce sentiment que je n’ai pas eu assez de temps avec ce bébé.
« Il ne faut en parler à personne avant trois mois. »
Pouvez-vous croire que c’est mon gynécologue qui m’a dit ça? « Même pas à votre mère, » a-t-il jugé bon de préciser PENDANT que ma mère était dans son bureau. J’avais juste le goût de lui répondre : « Chez qui pensez-vous que je suis allée saigner ma vie dans une couche pour incontinente en mangeant du spag gratiné devant des Sex and the City pis en comprenant tellement Charlotte? »
« Tu dois faire le deuil de ta fausse couche avant de penser retomber enceinte. »
Ou pire encore : « Tu ne retombes pas enceinte parce que tu n’as pas fait ton deuil encore. » Beau cercle vicieux, ça! Comme quand l’infirmière demande d’évaluer la douleur de 1 à 10, j’étais à un 10. Et ça m’a pris une éternité pour passer à 9,99. Dans mon cas, c’est vraiment juste de tomber enceinte à nouveau sept longs mois plus tard, qui m’a permis de passer à autre chose.
Puis, la semaine dernière, je suis allée chez une amie qui vient tout juste de perdre son bébé. Sans le vouloir, je me suis surprise à baragouiner une de ces phrases qui ne consolent pas. J’espère avoir eu quelques mots qui l’ont soulagée. J’espère que bientôt, sa peine va diminuer à 9,99 sur 10.
Avez-vous une femme à qui vous aimeriez envoyer les bons mots pour l’aider à passer à 9,99 à la suite d’une fausse couche?