Au premier anniversaire de mon fils, je lui ai offert une poupée. À cet âge, les enfants ne voient pas la différence. En soi, une poupée n’est pas un jouet genré. De même que ne le sont pas les autos. Ce sont nos discours et le marketing qui les font devenir des jouets de filles ou de gars.
Chez TPL Moms, beaucoup sont critiques des stéréotypes de genre. Lorsque je suis allée chercher un objet pour écrire un article au bureau des jumelles, je savais qu’elles ne seraient pas choquées que je choisisse la princesse Rapunzel, la princesse Disney, pour mon gars de 3 ans.
Une princesse? Pourquoi?
Les jouets socialisent. Ils apprennent aux enfants les rôles sociaux, ce qu’on attend d’eux et d’elles. Le conformisme aux stéréotypes sexuels a donc une influence sur ce que l’on montre comme possibilités aux enfants. Ils contribuent à construire leur genre : l’apparence et le domestique pour les filles, la mobilité et l’exploration pour les garçons. On réduit leurs choix lorsqu’un seul type de jouets est proposé.
Avec une seule poupée, mais des tonnes de camions, de Legos et de Batman, je me suis dit que ça ferait du bien à mon petit de voir autre chose. De lui offrir d’autres choix.
Qu’est-ce que ça change?
Je ne veux pas que mon fils ait comme seuls modèles des super-héros violents et dominants. Je ne veux pas que, pour lui, ce soit un signe de faiblesse d’être empathique, doux, soigné ou à l’écoute. Je veux qu’il considère les femmes fortes et capables de tout, et qu’il ne se sente pas obligé de démontrer sa virilité.
Comme parents, nous pouvons arriver à limiter les aspirations des enfants lorsque nous encourageons une ségrégation des jouets. Les empêcher de s’épanouir parce qu’ils ne se retrouvent pas dans ces rôles confinés. En d’autres mots, plus nous ouvrons grand l’éventail des mondes possibles, plus il leur est permis de rêver.
S’il est vrai que les stéréotypes sexuels enferment les filles dans un rôle inférieur, il est aussi moins valorisé que les garçons transgressent ces normes sexuelles que les filles. Or, je ne veux pas qu’il se sente enfermé dans un rôle ni qu’il y enferme les autres. Je veux qu’il devienne un être libre et épanoui. Et c’est réducteur de ne pas lui donner le droit de jouer avec des héroïnes féminines en ne lui proposant jamais.
Et si on mélangeait tout ça?
Je lui ai donc présenté Rapunzel. Sa première réaction? Déception : « Mais maman, qu’est-ce qu’elle fait, la princesse? » J’ai compris. Sa princesse n’avait pas de pouvoirs. Elle avait beau scintiller avec sa robe, son maquillage et ses longs cheveux, elle faisait quand même juste être belle. À côté de ses super-héros aux pouvoirs magiques, elle ne faisait pas le poids.
J’ai pris un vieux chiffon, je lui ai fait une cape.
Crédit : Caroline Dawson
Avec son nouveau super-pouvoir, toute girly qu’elle était, elle est devenue, aux yeux de mon fils, aussi cool que Spiderman. Et moi de même.
Essayez-vous d’introduire des jouets qui transgressent les normes de genre pour vos enfants?