Enceinte, j’ai vécu un espèce de coup de foudre avec un autre homme que mon chum. Un monsieur d’environ 65 ans, pas très grand, les cheveux blancs et un petit air du père Noël en prime. Mon nouveau crush, c’était mon médecin.
La médecin qui avait suivi ma première grossesse étant elle-même en congé de maternité, j’ai dû faire des pieds et des mains pour trouver un docteur qui allait me suivre et procéder à l’accouchement dans l’hôpital de mon choix (je suis ben téteuse pour ces affaires-là). Je suis finalement tombé sur cet homme qui semblait être adulé sur RateMds et j’ai réussi à me faire accepter dans sa liste de patients grâce à de petits pieux mensonges racontés à sa secrétaire (la face du médecin quand il a compris que je n’étais pas une ancienne patiente valait 1 000 piastres – mais bon, il faut ce qu’il faut hein!)
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Qu’on s’entende tout de suite : j’ai beaucoup apprécié la première médecin qui m’a suivie. Elle était compétente, fiable et très professionnelle. Je me suis toujours sentie entre de bonnes mains et je lui en suis très reconnaissante. Par contre, Dr Love (appelons-le ainsi), c’était vraiment un autre niveau.
Outre son incroyable gentillesse, il avait une manière de poser ses questions qui me faisait me sentir comme la personne la plus importante à ce moment-là. Il connaissait (et retenait!) le nom de mon conjoint et de mon fils, demandait de leurs nouvelles, me parlait de sa famille, de ses voyages et de ses passions.
Il m’a expliqué à quel point il était important pour lui d’être présent à l’accouchement de chacune de ses patientes et que c’est pour cette raison qu’il en prenait un moins grand nombre que les autres. Il a admis aimer quand les futures mamans ne prenaient pas la péridurale, ce qui leur permettait alors d’accoucher dans des positions plus naturelles et optimales. MAIS qu’il respecterait toutes mes décisions et ne me forcerait jamais à faire de quoi contre mes convictions.
Autres petites choses qui ont fait toute la différence : si mon rendez-vous était à 9 h 30, je passais à 9 h 30. Pas d’affaires de niaiser une heure dans la salle d’attente. Et si jamais il était un peu en retard, il se confondait en excuses dès mon entrée dans son bureau. Aussi, jamais je ne me suis sentie brusquée. Notre première rencontre a duré une heure! Oui, oui, une heure. DANS UN BUREAU DE MÉDECIN AU QUÉBEC! Il voulait s’assurer qu’on fasse le tour ensemble et qu’on prenne le temps de bien se connaître.
À mon accouchement, il a été fidèle à lui-même. Le matin de mon admission, il était dans un colloque, mais prenait la peine de m’appeler à ma chambre pour prendre de mes nouvelles, me donner des conseils et m’assurer qu’il arriverait sous peu. Mon accouchement s’est déroulé avec très peu d’interventions de sa part, mais beaucoup d’encouragements et de mots doux.
Quand mon bébé est parti en transit pour cause de petits problèmes respiratoires, il m’a rassurée, tenu la main, essuyé mes larmes. Il est ensuite revenu me voir à maintes reprises dans ma chambre d’hôpital pendant les deux jours qui ont suivis. Il s’est occupé de me trouver des rendez-vous en néonatalité pour ma petite puce qui combattait une jaunisse, lui a trouvé un pédiatre et m’a appelée à la maison deux jours après mon retour pour s’assurer que tout allait bien. Je ne l’appelle pas Dr Love pour rien.
La dernière fois que je l’ai vu, je lui ai dit que je ferais un troisième enfant seulement pour le revoir un jour. Il m’a trouvé ben drôle. Mon chum lui, riait jaune.
La face à mon chum
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Alors, j’en profite pour vous dire encore merci à vous, Dr Love. Vous m’avez fait une grande impression. Une impression à la hauteur de l’homme que vous êtes.
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