Je n’ai pas travaillé depuis 3 ans. J’ai le genre de job où, lorsque vous êtes enceinte, vous êtes mise très rapidement en retrait préventif, vu les risques du métier. Pis j’ai eu mes deux enfants assez rapprochés donc je ne suis pas retournée à la job entre mes grossesses. Tout ça pour vous dire que ça fait exactement 3 ans et un mois que je n’ai pas travaillé. Pis que ça s’achève. Pis que ça me fait peur. Pis que ça ne me tente pas.
Ma dernière journée de travail remonte en juin 2013. À ce moment-là, j’avais encore un cellulaire à flip, j’avais du linge propre, il y avait des plantes en pot sur mon plancher et je n’étais pas encore une maman.
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3 ans (et un mois) plus tard, les plantes ont pour la plupart subi des attaques de panique, j’ai que des vêtements mous d’intérieur, un téléphone intelligent pour prendre et publier trop de photos de mes enfants et surtout, je suis bien. J’aime ça, écouter « Deux filles le matin », j’aime ça ne pas me maquiller tous les jours, vivre en gougounes et j’aime pouvoir faire une sieste l’après-midi si j’ai géré une gastro de bébé toute la nuit.
Il semblerait que toute bonne chose ait une fin et cette fin arrive dans exactement deux semaines. Mon compte bancaire m’a informé, la semaine dernière, qu’il est plus que temps, d’ailleurs.
Des personnes bien intentionnées m’ont demandé si j’avais hâte de retrouver ma « vraie » vie, de réintégrer le monde des adultes, de pouvoir utiliser mon cerveau à sa pleine capacité. Eh bien non, pentoute. En fait, ça m’angoisse un brin de réintégrer ma vraie vie. Parce que je n’ai aucune idée de ce à quoi elle va ressembler. Moi, je n’aime pas les transitions, je n’aime pas changer mes habitudes et mes routines. Du jour au lendemain, je vais devoir caser 40 heures de boulot par semaine en plus du reste pis, ça me fait peur de m’adapter.
Je sais qu’il est grandement probable que je réussisse, que dans 6 mois, je vous dise que tout va bien, que j’ai repris mon beat pis que je réussis même à trouver du temps pour moi au travers de tout ça. Je suis loin d’être la première ou la dernière qui doit passer par là. Too bad, ça ne me réconforte en RIEN de me dire ça. Je veux continuer de faire ma brassée à 11 h le matin, de préparer mon souper en après-midi et de prendre trop de cafés avec mes amies également en congé parental.
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En plus, il va falloir que je recommence à me faire des lunchs. Rien pour m’encourager.
Comment avez-vous vécu la perspective de votre retour au travail? De combien de temps avez-vous eu besoin pour vous adapter à cette nouvelle réalité?