Je n’ai jamais senti l’appel de la maternité. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir la fibre maternelle. Jamais été attiré par les nouveau-nés. Jamais envié le mode de vie de mes amies mamans. Jamais même joué aux poupées en faisant semblant lorsque j’étais enfant. Ça remonte à bien loin, cette impression que la maternité ne me sied pas. Et pourtant…
J’ai vécu treize ans avec mon chum avant de fonder une famille. Treize ans à nous amuser, à vivre à fond, à voyager partout dans le monde, à faire la fête. À vivre comme des éternels ados.
Et graduellement… un changement, une certaine lassitude, un vide peut-être. Et beaucoup de questionnements. Des réflexions récurrentes. Presque quotidiennes. Des enfants? Nous? Moi? J’avais peur, je crois. Depuis fort longtemps. Peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas fitter dans le rôle de maman, de ne pas savoir quoi faire, comment le faire. Peur de l’inconnu. J’avais tellement peur que je refusais toute discussion avec mon chum sur la question. Je ne voulais même pas en entendre parler. Puis, l’âge faisant son œuvre, nous avons atteint le point de non-retour. Je serais bientôt trop vieille (dans ma conception à moi) pour enfanter. Il ne nous restait qu’une mince fenêtre d’opportunité. À peine un an.
Alors ce jour-là, dans un ixième voyage, quelque part sur une plage de Thaïlande, nous avons eu « la » discussion. Quelques minutes à peine. Le constat? Laissons la vie décider pour nous et voyons ce qu’elle nous réserve! Au retour, j’ai pris ma dernière plaquette de pilules. Un mois plus tard, la vie nous réservait toute une surprise! Une aventure comme nous n’en avions jamais vécue, plus intense que tout ce que nous avions pu expérimenter à ce jour.
C’est ainsi que celle qui croyait ne pas avoir ce qu’il fallait pour être maman est devenue la maman maternante qu’elle est aujourd’hui, soit celle qui jouit d’une superbe relation avec sa fille, qui a prolongé son congé de maternité d’une année supplémentaire pour voir ce petit bout de vie grandir et qui l’allaite encore aujourd’hui après 22 mois. C’est bien pour dire…
Deux ans plus tard, la vie nous refait ce cadeau. Encore une fois, nous embarquons dans l’aventure sans savoir ce qui nous attend, sans y être préparés, presque aussi naïfs et inconscients que nous l’étions à ma première grossesse. La vie est parfois remplie de surprises… Merci la vie!
Et vous? Avez-vous toujours su que vous vouliez des enfants?