Avant d’avoir des enfants, l’heure des repas était synonyme de détente et de discussions. Nous mangions ce que nous voulions, quand bon nous semblait et, ce, en toute quiétude. Toutefois, depuis la naissance de nos deux mousses, ce moment s’est transformé en période intense de négociations, de gestion de verres de lait et de débarbouillettes.
Je ne dirais pas que mes enfants sont particulièrement difficiles. Mon bébé est encore en train de s’habituer aux textures et aux nouveaux goûts, alors que ma fille est probablement le prototype classique d’un enfant de 3 ans. Elle ne raffole pas des légumes, trippe vraiment sur le fromage et adore les bananes. Elle mange pas mal de choses, mais on est loin de l’enfant qui gobe peu importe ce qu’on lui met dans son assiette.
Les déjeuners se passent habituellement bien, mais la beauté avec les enfants, c’est que nous savons jamais si ce que nous leur avons offert la veille sera un succès la journée suivante. Alors qu’ils mangeraient chacun une douzaine d’œufs le lundi, ils vous les crachent presque au visage le mardi. Les fruits et les céréales ingérés le matin leur assurent toutefois un petit fond jusqu’au dîner.
C’est plutôt à l’heure des soupers que ma mèche devient courte rapidement. Je fais toujours manger nos enfants avant nous. Mon chum est celui qui cuisine et il arrive après moi à la maison. Nous apprécions aussi manger ensemble, sans nous faire interrompre, afin d’avoir notre petit moment et parler de nos journées. Je ne pense pas que ce soit l’idéal pour mes enfants, puisque ça ne les incite pas nécessairement à manger ce que nous mangeons, mais c’est ce qui nous convient le mieux pour le moment.
Bref, je donne presque toujours ce que nous avons mangé la veille à mes enfants et ça ne se fait pas toujours dans la joie et l’allégresse. Je dirais même que c’est un moment que je trouve stressant. Mon bébé devient vraiment impatient à l’heure du repas, exténué de sa journée. Il pleure, chigne, se balance sur sa chaise, alors que ma fille ne semble jamais mourir de faim et que je dois lui répéter environ mille fois de venir s’asseoir pour manger.
Une fois que j’ai réussi à apporter les plats, les verres de lait, les débarbouillettes et le fromage pour, bien sûr, faire du renforcement positif envers mon garçon, la séance de négociations et d’obstination commence avec ma fille. Que ce soit en ce qui a trait au nombre de bouchées à prendre, au tri qu’elle fait dans son assiette ou encore au dessert qu’elle demande même si elle a à peine touché son plat, nous nous obstinons!
Représentation des repas chez nous.
Des fois, je me dis que c’est le Bon Dieu qui me punit, comme disait si souvent ma grand-mère. Ce n’est pas une très grosse punition, j’en conviens, mais quand même. J’ai voulu donner du fil à retordre à mes parents lorsque j’étais petite en me nourrissant quasi exclusivement de concombres et de sandwichs au beurre d’arachides, bien maintenant, c’est à mon tour de négocier chaque bouchée avec ma fille.
J’aimerais donc que l’heure des repas soit un moment familial d’échange mais, pour l’instant, je trouve ça éprouvant. Je ne sais pas si je dois adopter la ligne dure ou continuer à offrir autre chose quand ils ne veulent pas manger leur repas. Je fais de mon mieux et je me dis que ça ne peut que s’améliorer. Après tout, je mange même de la pieuvre maintenant!
Et vous, comment se passe l’heure des repas?