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Culpabilité, doutes et excitation : petite histoire d’un congé de maternité écourté
Crédit: quinntheislander/Pixabay

Avant mon congé de maternité, j’avais terriblement peur de m’ennuyer de ma job de prof. J’ai travaillé jusqu’au congé de Noël, à 37 semaines de grossesse. Les paroles d’une de mes élèves, lancées avec des yeux horrifiés au détour d’un corridor, après l’annonce de mon départ imminent, résument assez bien l’inquiétude qui me rongeait : « Madame, vous venez ici tous les matins et vous aidez les gens mais, là, vous allez rester à la maison, ça va être vraiment plate! ». J’ai pris le congé long au cas où mais, dans ma tête, je pensais retourner au travail en septembre, quand mon fils aurait 8 mois.

Mon fils adoré est arrivé un matin de janvier. Les jours ont passé et ce n’était pas plate, mais c’était dur… Le manque de sommeil, les boires incessants et interminables. Je m’ennuyais de mon travail, de mes collègues. Je m’ennuyais de me sentir en contrôle, de me sentir compétente. Au fil des semaines, j’avais de plus en plus hâte de retourner travailler.

Je ne manquais pas d’amour et d’émerveillement, oh que non, mais je manquais d’action, de stimulation intellectuelle. Dans un monde idéal, j’aurais travaillé trois, quatre heures par jour et passé le reste de la journée avec l’amour de ma vie. Le paradis!

Moi, certains jours des premiers mois
Crédit : Giphy

Les semaines ont continué à passer et ont apporté avec elles les premiers sourires, les premiers rires, les premiers gazouillis, les bras tendus, les regards coquins. Le retour au travail se faisait de moins en moins pressant dans mon esprit. Malgré tout, je gardais le cap et j’ai confirmé à mon employeur mon désir de rentrer au travail. J’ai trouvé une garderie, le cœur un peu serré à l’idée de confier MON petit poulet d’amour à d’autres bras que les miens. À l’idée de peut-être manquer ses premiers pas.

Et, maintenant, septembre arrive. La perspective de rester à la maison tout l’automne pendant que mes collègues retrouvent les planchers collants et la poussière de craie me déprime profondément. Celle de quitter mon fils me donne envie de pleurer. Je suis comme déchirée en deux, mais je sais qu’ultimement, j’aime trop mon travail pour regretter d’y retourner. Que d’avoir du temps pour moi pour m’accomplir professionnellement va me faire le plus grand bien. Que mon fils va me manquer à m’en tordre les tripes, mais que ça aussi, ça va me faire du bien.

Moi, après la première heure de garderie
Crédit : Giphy

Même si je me sens coupable, je suis un peu excitée à l’idée d’aller travailler. Évidemment, je stresse un peu devant l’inconnu, ne sachant pas trop comment conjuguer mon rôle de prof avec celui de maman. Je m’ennuie déjà des matins à me préparer tranquillement en lisant mon journal, mais j’ai déjà hâte de mettre mon nez dans son petit cou chaud après une longue journée passée à être la madame « qui aide les gens ».

Comment avez-vous vécu votre retour au travail? 

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