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Les vacances, ça change avec l’arrivée des enfants
Crédit: Olena Afanasova/123RF

Alors voilà.  Depuis une semaine, je suis en vacances.  Avec mon mari.  Et ma deux ans et demie.  Si Blaise nous faisait remarquer que les sorties de couple, ça change avec l’âge de l’enfant, force m’est de vous rappeler qu’il n’en est pas autrement avec le temps des vacances.
 
On analyse le FPS de chacune des crèmes en comparant avec sa copie du Protégez-Vous. On s’inquiète des signes de déshydratation alors que la marmaille vient de caler la bouteille d’Evian.
 
Tout change.  Et c’est pas sans un sourire en coin que je passe en revue ce qui suit.
 
 
Avant la naissance 
Vous faites spinner le globe terrestre.  Vous l’arrêtez avec votre doigt.  Vous entrez le nom de la destination sur Expédia.  Le lundi suivant, vous y êtes déjà.
Dans une valise grande comme un étui à crayon, vous jetez avec désinvolture une brosse à dents, un maillot (qui ne sera jamais gardé longtemps, gracieuseté de votre amant), un roman de 980 pages que vous aurez choisi après avoir flâné des heures en librairie.
 
Le voyage sera mémorable même si l’alcool aura effacé quelques heureux moments festifs. 
Vous prendrez le temps de classer vos photos par thème et par ton pantone dominant.
 
 
9 à 12 mois
Vos bagages sont gros comme un Costco. Poussette, coquille, porte-bébé, jouets de dentition, 42 canettes d’Alimentum et 3 fioles de Tylenol Bébé.  Doudous en double, pyjama court, pyjama long, pyjama chaud, pyjama léger.  Taille un an, taille 2 ans, on sait jamais, une poussée de croissance est si vite arrivée.  Il reste une micro-place pour votre brosse à dents et votre guide Mieux-Vivre.
 
Le voyage sera une source d’émerveillement.  Vous serez épatés par vos capacités d’adaptation et de débrouillardise. Jamais n’avez-vous plus vaillamment épongé une diarrhée que dans ce 90 centimètres carrés.  Vous reviendrez certes un peu fatigués, mais ce n’est rien comparé à ces premiers pas qui se sont faits entre deux palmiers.
Le classement de photos devra attendre, vous avez une maison à baby proofer.
 
Deux ans et demi  
Vous êtes malins. Vous visitez la famille question d’être en avantage numérique.  Le ratio parents/enfants est en votre faveur, vous pourrez vous reposer un peu.  C’est sans compter sur les ravages du décalage horaire qui vous fera considérer comme destinations futures toutes les villes se trouvant sur le même fuseau horaire que votre lieu d’origine.  Dans vos valises, il n’y aura plus que ce que l’enfant n’a pas eu le temps de sortir avant de partir.  Le pot, l’heure du dodo et la politesse n’ont bien sûr pas suivi.  En régression sur tous les fronts, sauf peut-être celui du « NON », vous tacherez de faire découvrir le monde à ce petit humain qui balancerait bien tout ce que vous lui montrez pour un iPad chargé.
 
Le voyage sera un défi de patience herculéen.  Vous serez partagés entre l’idée de fuir à la nage et d’embrasser à tout jamais ce petit bout recouvert de soleil.  Le retour en avion s’occupera de mettre à plat les réserves d’énergie que vous aviez.  Les voisins de siège vous feront les gros yeux, vous les enverrez promener dans le 90 centimètres carrés où vous avez si bien nettoyé la diarrhée l’été dernier.
Le classement des photos se fera un jour avec votre ado quand vous regarderez ensemble les souvenirs d’un été qui vous sera pourtant resté comme celui des siestes collées et des sourires chocolatés.
 
Vos vacances, vous, ça s’est bien passé?  
Vous avez hâte de vous rappeler de leur version améliorée, d’ici quelques années?
 

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