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La fausse couche : celle qui détruit nos rêves de contes de fées
Crédit: Nailia Schwarz/Shutterstock

Aujourd’hui, j’ai le cœur gros. Pour la deuxième fois de ma vie, je dois me faire retirer ce petit être qui a pris racine dans le creux de mon ventre et dont le cœur a cessé de battre. Comme la première fois, à huit semaines.

Je croyais être capable de bien gérer cette deuxième perte, mais c’est faux. La tristesse, le manque et le vide sont toujours ancrés au fond de moi. Étant friande de contes de fées et d’histoires à faire rêver, j’avais osé croire que c’était possible. Qu’après cette dure année que je venais de passer, la vie pouvait être douce avec moi… avec nous, en nous permettant d’avoir un deuxième petit miracle!

C’est le regard pétillant et le cœur rempli de gratitude que j’y croyais. Que voulez-vous, j’étais rendue à mon premier rendez-vous de suivi chez le médecin à 11,4 SA et aucun signe ne laissait présager cette perte. 

Au cours de notre vie, rapidement, on nous enseigne à bien nous protéger pour ne pas tomber enceintes. On nous dit que d’avoir un enfant est une grosse responsabilité. Enceintes, on apprend les notions de base sur la grossesse et l’accouchement grâce aux livres et aux cours prénataux. Ensuite, le Mieux-Vivre et les médecins nous guident lors d’interrogations avec nos poupons. Le hic, c’est qu’en aucun cas, ils ne nous préparent à faire face à la perte d’un fœtus.

Personne ne nous dit à quel point vivre un curetage alors que la grossesse est désirée est difficile mentalement et physiquement. Personne ne nous dit à quel point c’est difficile de vivre un avortement à la maison tout en ignorant quand le fœtus va être expulsé. Personne ne nous prépare à la possibilité de vivre plusieurs fausses couches au cours de notre vie. Personne ne nous prépare à vivre ce calvaire et pourtant plusieurs femmes vivront ce deuil dans leur vie…

J’ai réellement cru que les histoires à la Walt Disney étaient possibles. J’ai voulu y croire, mais je suis tombée… et de haut. Par contre, cette fois-ci, je n’ai pas eu à douter de notre fertilité à mon mari et à moi; je n’ai pas eu peur de ne pas réaliser mon désir de mettre un enfant au monde; je n’ai pas craint pour ma maternité, puisque ma fille m’a déjà offert tout cela. Cette fois-ci, notre fille a réussi à apaiser doucement ma peine et à remplir le vide par sa présence, son rire et son amour.

Ma première fausse couche m’a enlevé à jamais ma belle naïveté, celle de croire à une grossesse de rêve sans anicroche. Cette deuxième fausse couche n’a fait qu’accrocher au-dessus de ma tête l’épée de Damoclès qui est là pour me rappeler que la vie ne tient qu’à un fils et que rien ne doit être tenu pour acquis; qu’une médaille a deux côtés; que la vie peut être aussi belle que cruelle.

Aujourd’hui, je reste avec un goût amer dans l’utérus mais demain, j’ose croire que mon cœur débordera à nouveau d’espoir et de rêves. 
 

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