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Bonne ou mauvaise : si on arrêtait de mettre les mamans dans des cases?
Crédit: Unsplash/Pixabay

La websérie Les chroniques d’une mère indigne est, selon mon souvenir, la première fois que j’entendais parler de ce concept de la maman imparfaite. À l’époque, les projets bébés étaient encore bien loin de se concrétiser et je me rappelle que j’avais trouvé ça amusant. Puis, les années ont passé et des centaines de textes ont été écrits sur le sujet. La plupart du temps sur un ton léger et humoristique, parfois un peu plus tranchant.
 
Je n’ai rien, en soi, contre le concept de la maman imparfaite. Si cette vision caricaturée de la maternité permet de déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule mère, il a tout lieu de continuer d’exister. Mais voilà, notre société surfe sur ce concept à la mode depuis près d’une décennie. J’ai vraiment l’impression que nous avons fait le tour plus d’une fois.
 
J’ai surtout l’impression qu’il est en train de mal vieillir, ce concept. À vouloir dépeindre à tout prix les agissements de la mère indigne qui devraient être socialement acceptés, nous pointons du doigt avec dédain les agissements opposés de la supposée mère digne à laquelle il ne faudrait surtout pas ressembler. Je n’aime pas l’idée de faire culpabiliser un groupe au bénéfice d’un autre. En fait, je n’aime pas ce besoin de vouloir mettre des étiquettes. Finalement, le concept de mère indigne, malgré le côté humoristique et déculpabilisant met encore une fois les mères dans des catégories. La mère parfaite, la mère indigne. La mère-ci, la mère-là.
 
J’aimerais plutôt que notre société valorise toutes les sortes de mamans telles qu’elles sont avec leurs nuances. J’aimerais que toutes les catégories de femmes se sentent assez appuyées et soutenues pour être simplement qui elles veulent être. J’aimerais que, socialement, nous acceptions autant ce statut : « Je suis rentrée du travail exténuée, mais j’ai tout de même pris le temps de cuisiner un repas équilibré à mes enfants. Je suis fière de moi! #MamanParfaite » que celui-ci : « Je suis rentrée du travail exténuée, j’ai sorti les céréales pour le souper des enfants, je m’en vais dans le bain me reposer. Amen! #MamanImparfaite».
 
Je suis le type de maman qui désirait accoucher naturellement, allaiter longtemps et exclusivement, faire du portage, utiliser des couches lavables, cuisiner des repas bios, ne pas crier, s’entraîner et demeurer active, acheter des jouets et des vêtements éco-responsables, restreindre le temps de télévision au maximum. Je suis le type de maman qui, sur papier, gosse la femme qui prône le concept de mère indigne.
 
Pourtant, finalement, je suis aussi le type de maman qui passe trop temps sur son cellulaire, qui roule des yeux quand la petite lance sa nourriture par terre, qui a pas souvent le goût de sortir au parc, qui attend parfois impatiemment l’heure du dodo pour retrouver le silence, qui finit par abdiquer et sortir le beurre d’arachide pour souper.
 
Bref, je ne suis ni parfaite ni imparfaite et ça me convient parfaitement! 

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