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Les pommes, les pommes, c’est pas une raison pour virer su’l le top
Crédit: Unsplash/Pixabay

J’aime l’été. Avoir chaud. J’aime les pique-niques. Les BBQ improvisés. Les soirées qui s’éternisent dans la ruelle. Les genoux couverts de plasters. Avoir chaud. Boire un blanc bien frais. M’habiller en moins d’une minute. Errer de chalet en chalet.  Laisser les enfants tout nus toute la journée.  Arroser mes tomates. Avoir les pieds sales. Manger du melon d’eau pis des popsicles à la banane.  Avoir chaud.  

L’été splendide auquel nous avons eu droit n’aide en rien à faire la paix avec ma relation douce-amère avec l’automne. Parce que oui, je vis une relation douce-amère.

À commencer par l’amer (je ne me ferai pas d’amis ici, je l’assume).

Je ne voue pas particulièrement de culte à la pomme fraîchement cueillie, réduite en compote et saupoudrée d’un crumble à l’avoine et à la cannelle ni à la veste de lainage et encore moins aux plats réconfortants mijotés. Je ne vais pas me fabriquer un chemin de table en bouquet de feuilles mortes aux arômes de tarte à la citrouille agrémenté de mini-courges décoratives. Je ne trouve pas que l’automne est la plus merveilleuse des saisons.  Je ne vis pas de « renaissance » automnale. 

Je déteste faire la rotation des vêtements tout légers contre des manteaux et des chandails à manches longues.  Je procrastine le plus longtemps possible sur l’hibernation des robes à bretelles, des shorts et des maillots de bain. C’est toujours un brin trop émotif. Je réalise que mes enfants ne porteront probablement plus jamais ces vêtements colorés. Ils seront encore plus grands l’été prochain.
 


Crédit : Marie-Eve Bouliane
ENCORE SVP!!!!!!!!!!!

 

Il y a quelques jours, j’ai passé une journée toute seule avec ma fille. C’était frais et pluvieux ce jour-là.  Après m’être assise par terre pendant une bonne grosse heure à juste jouer avec elle, one on one, j’ai été soufflée par un sentiment de grand vertige combiné d’un puissant bonheur.  Ça faisait si longtemps que j’avais pas fait ça! Nous avons ri, fait des culbutes, joué aux poupées et le temps a filé.  Quand elle s’est couchée pour sa sieste, ça m’a transpercée.  Quand avais-je arrêté de jouer avec mes enfants parce qu’après tout, ils s’amusent très bien entre eux avec les voisins?

 

Crédit : Marie-Eve Bouliane, Nicole Roy
Ok, ok. Si c’est ça l’automne…

 

Les dernières semaines, avec les soirées qui raccourcissent pis qui rafraîchissent et les maringouins qui se font aller (pour vrai, c’est l’enfer cette année, non?), nous avons recommencé à souper à l’intérieur. Les enfants jouent moins longtemps dans la ruelle, ça se couche plus tôt. Enfin, ça essaie! 

Les fins de semaine sont plus calmes, un peu. Les fils de la toile d’araignée des activités et des sorties se métamorphosent en doux cocon enveloppant.  Nous prônons le « tranquille à la maison ». Ensemble. Nous quatre. Rien que nous autres.  À se parler. À jouer aux autos. À se coller sous une couverture pour regarder un film. À remplacer les popsicles au parc par du popcorn devant la télé. Je me sens plus calme, patiente et relaxe. 

Et ça, ça me fait un bien fou!

Si l’automne a cette qualité de favoriser les rapprochements, alors là, j’embarque et va pour les tartes aux pommes!

Ça, c’est le côté doux.

Vous avez une relation cordiale avec l’automne?

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