Un frisson me parcourt l’échine. C’est vrai pour vrai, c’est confirmé. The Third est en chemin. Bien au chaud, quelque part derrière mon nombril, j’imagine ce petit bout de rien du tout regarder son propre manuel d’instructions. Place-moi tous ces morceaux-là dans le bon ordre, beau bébé. Dix petits orteils, dix petits doigts que je puisse les compter dans 9 mois…
Fébrile comme la première fois. La même capsule de chaleur qui fait pétiller ses bouillons de doux, de mon cœur à ma tête, légère. Même vertige devant l’immensité de l’attente, de l’inconnu, du mystère qui m’habite. Même « merci » murmuré pour personne, mais qui semble entendu.
La même, même, même chose. Jusqu’à… « Ah ouin, hein? Est-ce que je te dis félicitations? ». Ben oui, je dirais oui. C’est une belle nouvelle, non? « Ouf! Un troisième? Vous êtes courageux! ». Mmmm… pas tant, non. Nous ne sommes pas allés le chercher dans un immeuble en feu non plus, t’sais. « Ayoye! Tu me niaises? Est-ce que c’était voulu? »…
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Eeeee… STOP! Un moment, s’il vous plaît. Est-ce que c’est moi qui ai raté le mémo? Depuis quand est-ce qu’il est de bon goût de demander à quelqu’un si le « beboumbeboumbeboum » qui berce son utérus est le résultat d’une planification quinquennale ou d’un condom percé? Est-ce vraiment si important de savoir si je brûlais de dévoiler la nouvelle depuis des mois ou si je viens tout juste d’arrêter de maudire la méthode du calendrier, le poing brandi vers le ciel et les sourcils vengeurs?
Vous me direz que je m’enfarge dans les fleurs du tapis. Que je donne beaucoup trop d’importance à quelques mots maladroitement alignés devant un point d’interrogation. Et même si je vous accorde que tout cela ne peut être qu’une question de ton, une tentative un peu croche de démontrer de l’intérêt envers ma pas si petite bedaine, je persiste et signe : c’est quoi le problème avec le chiffre 3? Depuis quand est-ce qu’avoir 3 enfants c’est rendu trop?
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En parlant à une collègue de mon désarroi devant les réactions toutes en demi-mesures et les jugements à peine voilés, elle m’a affirmé qu’il en avait été de même pour elle… il y a 25 ans de cela! Ce n’est donc pas que dans l’air du temps, la faute en est vraiment à l’accumulation de 1 +1 +1…
Mais nous, nous l’aimons cette équation. Elle multiplie le bonheur dans notre maison, le met à l’exposant. Nous la cherchions, notre numéro 3. Même quand elle n’existait pas, nous ressentions son absence. Ce n’est pas une question de courage ou d’insouciance. C’est juste un choix. Celui de l’accueillir, l’amour au bout des lèvres, la joie au bout des doigts.
Ce qui fait que, finalement, si #LesGens lèvent le nez sur ce pauvre petit 3, ils pourront bien continuer à le faire puisque nous sommes maintenant 5 à faire face à l’adversité. Cinq cœurs à l’unisson, qui s’aiment sans compter… et qui se foutent bien du reste!
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