Au moment d’écrire ces lignes, ça fait exactement six semaines que ma famille et moi avons déménagé temporairement notre petite vie dans une maison de campagne en Allemagne pour le travail de mon chum. Le 6 septembre dernier, accompagnés de ma maman qui est venue nous prêter main forte et qui repart d’ailleurs demain, nous avons embarqué les mioches (un toddler de deux ans et demi et une mini d’à peine cinq mois) dans l’avion pour une aventure pleine d’inconnus.
Avant toute chose, il faut savoir que mon chum et moi sommes habitués à voyager. Avant de devenir parents, nous nous sommes promenés pas mal ici et là et avons visité Hong-kong et Bali avec fiston alors qu’il n’avait que 9 mois.
Dans ma tête, même si nous étions maintenant quatre, ça allait quand même bien aller. T’sais, c’était ben juste un petit vol de sept heures. Rien en comparaison avec les 30 heures que nous avait pris notre périple en Asie.
Première chose : les bagages! Cette fois-ci, on partait avec vraiment beaucoup trop de valises. Le changement de saison pis les enfants qui grandissent, ça fait pas mal de choses à prévoir. Nous avions aussi un parc, deux poussettes et deux sièges d’auto. On prenait, sans joke, quatre carts à l’aéroport.
Si nos vols avec fiston se sont toujours bien passés, celui-ci allait être l’exception à la règle. Crise de bacon sous les bancs, pitchage de bouffe, renversage de jus partout, cris, pleurs hystériques, sauts sur les sièges, le tout accompagné du son mélodieux des hurlements de la petite qui a décidé que l’avion, c’était une maudite belle place pour commencer à percer des dents. Les sept heures les plus longues et pénibles de ma vie (et je compte mes accouchements là-dedans.)
Crédit : Véronique Landry
Si je pensais qu’on avait atteint le fond, je me trompais. Depuis notre arrivée, ma fille a dormi une nuit complète UNE SEULE FOIS (alors qu’elle les faisait depuis belle lurette à Québec) et c’était le premier soir. Depuis, elle se réveille minimum trois ou quatre fois chaque nuit en hurlant sa vie #FunTime. C’est guère mieux du côté de fiston qui lui, ne fait plus de terreurs nocturnes depuis environ 1 semaine et demie.
Sur place, l’adaptation a été difficile. Par exemple, à cause de l’eau embouteillée pleine de minéraux à ne plus savoir quoi en faire, mes des deux cocos sont pognés du ventre en permanence. Ça pète et ça constipe sur une base régulière autour de moi!
Ça a l’air d’être l’horreur dit comme ça, hein? Et pourtant non! En fait, c’est probablement une des expériences les plus enrichissantes de ma vie.
Si notre séjour est ponctué de pleurs, de bobos et de petits et gros défis, il est aussi caractérisé par beaucoup de douceur, des découvertes incroyables et des voyages merveilleux. Notre maison est située dans un petit village médiéval (un des seuls à avoir été épargné par la guerre), à flanc d’une montagne où les vergers, les vignobles et les champs de maïs se côtoient.
Le mode de vie #SlowToute est pas mal adopté par tous, ici : on va au marché pour se procurer des produits locaux, on achète nos œufs frais directement dans la rue, on boit de la bière sur les terrasses à toute heure du jour et surtout, on vit dehors.
Crédit : Véronique Landry
Depuis notre arrivée, nous avons visité Prague, Amsterdam, Zurich, la Bavière et quelques châteaux qui nous entourent. Même si les enfants sont trop petits pour tout comprendre et saisir la chance qu’ils ont, Benjamin découvre de nouvelles choses à chaque endroit que nous visitons et il nous en parle avec passion. Il ne s’en rappellera pas dans 20 ans, mais pour l’instant, ses petits yeux émerveillés me confortent dans la décision que nous avons prise.
Du plaisir pour les yeux, même s’il ne réalise pas tout ce qui se passe ou bien où il se trouve.
Crédit : Véronique Landry
Parce que oui, j’ai longtemps hésité. Je me sentais égoïste d’infliger ça à mes enfants. Ils n’ont pas demandé à se faire barouetter d’un endroit à l’autre, dans des environnements étrangers à un âge où la routine et la constance sont si importantes. J’avais l’impression de les arracher à leur petit monde sécuritaire, le seul qu’ils connaissaient réellement.
Pourtant, aujourd’hui, avec encore un mois à faire ici avant de retourner à la maison, j’ai une petite voix qui me dit qu’on a bien fait. Même si c’est pas facile tous les jours, même si, parfois, je me couche en braillant de fatigue. L’expérience que nous vivons est une opportunité unique remplie d’apprentissages et de richesse. J’ose croire que cela nous amènera à vouloir en faire encore plus, à ne plus se restreindre avec des barrières que nous nous construisons nous-mêmes. Mais bon, tout ça, je pourrai vous le confirmer à mon retour!
Êtes-vous déjà partis à l’aventure avec votre famille? Comment cela s’est-il passé?