L’échographie durant la grossesse devrait être un moment privilégié de rencontre avec notre tout petit bébé, un beau moment rempli de douceur, une occasion joyeuse… Un moment tant attendu où l’on a hâte de le voir bouger en nous, flotter dans sa petite piscine qui lui sert de maison. Pourtant, ce moment qui devrait être magique est souvent source d’angoisse chez certains parents, y compris moi-même. Voilà comment j’ai vécu mon échographie cette grossesse-ci.
Le avant (dans l’attente…) :
Pas dormi, presque pas mangé, angoissée, peur… peur que bébé ait un problème, (ou qu’il soit mort), peur de devoir interrompre la grossesse, peur de ne pas connaître cet enfant que je sens dans mon ventre depuis déjà quatre semaines. Mal au cœur, mal au ventre, mal à la tête de trop penser. Et si à travers l’espoir de le voir grandir, se cachait un drame et une fin triste? Comment réagirais-je? Comment mes autres enfants qui attendent déjà ce nouveau membre de la famille réagiraient au fait de ne pas pouvoir voir ce bébé? Tant de questions pour si peu de réponses. Il faut attendre…
Le pendant (le moment de vérité…) :
J’ai analysé toutes les expressions faciales de la technicienne, tous ses mouvements, son ton de voix. Non, je n’avais pas hâte qu’elle me dévoile le sexe de mon bébé. Non, je ne me suis pas réjouie de voir ce petit être bouger en moi, à travers la petite télé en noir et blanc. J’avais seulement hâte que le médecin me confirme que le bébé allait bien, qu’il allait vivre, celui-là. Je n’ai plus la naïveté de croire que tous les bébés sont parfaits et qu’ils ont tous, tous leurs morceaux. Ce n’est pas parce que je le vois aujourd’hui, que je vais le voir grandir. Trop de choses se sont passées dans les dernières années pour que je continue de croire au père Noël… Et pourtant…
Pourtant, le verdict est tombé. Bébé parfait, tous ses morceaux, un petit cœur qui bat parfaitement, de beaux petits pieds, et un beau cerveau formé, exactement dans les normes voulues. Est-ce que j’y crois? Je ne sais pas…
Le après (le oufff…) :
C’est une fois sortie de l’hôpital que j’ai pu respirer un bon coup. J’ai d’abord annoncé la bonne nouvelle à mes proches, pour essayer d’y croire un peu moi-même, et j’ai pleuré. Tellement pleuré que je crois avoir manqué d’air. Depuis une vingtaine de semaines, j’attends que quelqu’un me dise enfin que mon bébé est correct, qu’il va vivre comme les autres. Qu’il ne manque aucun organe et que je le tiendrai bientôt dans mes bras, sans que rien ni personne me l’arrache. Et c’est arrivé,…
Avec du recul, oui j’ai sûrement trop stressé. Non, je n’ai pas vraiment profité de cette belle rencontre, mais je suis fière de moi. Je suis fière de moi de croire enfin que le bonheur existe, et qu’après la malchance, j’ai le droit d’avoir de l’espoir. Que moi aussi, j’ai le droit d’avoir un beau bébé en santé, tout rose qui sortira de mon ventre d’ici quelques mois.
Les mamans, est-ce que vos échos vous font angoisser?