C’est arrivé un mardi matin, alors que j’étais sous la douche et que je me lavais les cheveux. Rien de bien extraordinaire jusque-là.
La veille, retour des vacances. Arrivée à la garderie avec mon petit homme, je vais le reconduire à son local. Même routine qu’habituellement, câlin, bisou. Mais ce matin-là, alors que je me relève et m’apprête à le quitter, mon cœur se déchire. Mon bel amour fait le courageux, mais toute la peine du monde se dessine tranquillement sur son petit visage. Et c’est à ce moment exact que je casse. Il pleure, je pleure, encore plus que lui. J’ai tellement de peine de le quitter, je m’en veux de retourner travailler. Il veut rester avec moi et je veux rester avec lui.
La journée passe, je sais que de son côté sa peine a fait place au bonheur de jouer avec ses amis. Mais moi, ça ne passe pas. J’ai les yeux dans l’eau toute la journée. L’image de son petit visage en pleur me revient sans cesse dans la tête.
De retour mardi matin, dans la douche. Alors que je repensais à l’événement arrivé la veille, que je réalisais à quel point j’étais au bout du rouleau, j’ai eu une révélation. Une idée délicieuse m’est passée par la tête.
L’ÉTÉ PROCHAIN, JE NE TRAVAILLE PAS.
En même temps, une foule de doutes inondait ma tête. « Et si ma collègue tombe enceinte? Oh non, je ne peux pas faire ça. » Pas que je suis irremplaçable, mais si nous quittons les deux en même temps, ça va être le bordel au bureau. Ah et puis tant pis! Pour une rare fois dans ma vie, j’ai décidé de me foutre (juste un peu quand même) des autres et de penser à moi, à ma famille. J’ai décidé de me choisir. J’ai eu la chance de pouvoir le faire.
Le temps file à la vitesse de l’éclair et avant même que nous nous en soyons rendu compte, les années passent, les enfants grandissent et nous nous retrouvons épuisés.
J’ai décidé de prendre le temps. De le ralentir, l’espace d’un été.
Et à partir du moment où ma décision a été prise, la tonne de briques qui pesait si lourdement sur mes épaules s’est envolée.
Ce mardi matin, je suis allée reconduire mon petit homme à la garderie. En le quittant, mon cœur était gros, mais plus léger parce que je savais que l’été prochain, je serais avec lui.
Avez-vous déjà tout laissé tomber pour votre famille?