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Jalousie, violence conjugale, meurtre : il est temps que ça cesse
Crédit: BORTEL Pavel - Pavelmidi/Shutterstock

22 mars 2017. Mont-Saint-Hilaire. Une jeune femme assassinée. Encore. Son ex-conjoint détenu. Encore.
 
Elle l’aurait trompée. Il était en colère et aurait décidé de se venger, de lui faire payer sa prétendue infidélité.
 
Tuée parce qu’elle ne l’aimait plus. Tuée parce qu’elle avait changé d’idée face à sa relation avec lui. L’histoire se répète. Encore.
 
Elle a appelé à l’aide. Elle avait peur. Des policiers sont venus à son lieu de travail. Ils auraient trouvé le suspect assez calme et lui auraient dit de prendre un taxi et de retourner chez lui. Ils auraient dit à la jeune femme qu’ils ne pouvaient rien faire. Quelques heures plus tard, son corps inanimé, blessé à mort, était découvert dans la résidence qu’elle avait habitée avec son ex-conjoint. Est-ce que quelque chose aurait pu être fait afin d’éviter ce drame? Oui. Des ressources auraient pu être proposées. L’ensemble des faits aurait pu être mieux examiné. La peur de cette jeune femme aurait pu être prise plus au sérieux. Mais rien de cela n’a été fait et encore une fois, une femme l’a payé de sa vie.
 
Je n’ai pas l’intention de vous sortir une tonne de statistiques ou d’études pour vous démontrer qu’encore aujourd’hui, en 2017, les femmes sont plus souvent victimes de violence que les hommes. Les femmes racisées encore plus. Mais on n’en parle jamais parce que le sujet n’est pas assez sexy trop vu et revu. 

Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’hommes victimes de violence. Mais combien d’entre eux sont tués par des femmes jalouses? Peu. Maintenant, combien de femmes par année sont assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint? Trop. Beaucoup trop.
 
Je parle de meurtre. Mais la violence, ce n’est pas que les meurtres. C’est le viol, c’est une femme battue, c’est la violence psychologique, monétaire. C’est tous ces petits mots, toutes ces petites phrases dites pour détruire l’autre. C’est un conjoint jaloux qui perd le contrôle.
 
Je suis une femme. J’ai 33 ans et j’ai encore peur quand je me marche dans la rue. J’ai peur aussi pour toutes mes consœurs qui ne sont pas écoutées. J’ai peur de cette violence qui est trop souvent banalisée et jamais prise au sérieux. 
 
Je suis une mère. Une mère qui a peur pour sa fille. Lorsque des drames semblables arrivent, je ne peux m’empêcher de me demander quel avenir l’attend.
 
Il faut que la violence faite aux femmes cesse. Il faut commencer à prendre les femmes au sérieux quand elles ont peur pour leur sécurité. En tant que femme, je suis fatiguée d’avoir peur. En tant que mère, je suis prête à me battre pour que ça cesse. Mais pour cela, il va falloir qu’on commence à nous écouter et nous croire. 

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