J’ai, par le passé, rigolé moi aussi de ces listes de prénoms que nombre de mes amis partagent ces jours-ci. Puis, au fil de discussions constructives, j’ai décidé d’arrêter ça.
J’aime encore connaître le palmarès des noms les plus populaires et la banque de Retraite Québec a été un outil merveilleux pour décider comment appeler mon propre enfant. Par contre, je ne cliquerai plus sur des articles ayant pour but de rire des nouveau-nés. Ils commencent à peine leur vie et on s’esclaffe déjà d’eux sur le Web. On partage des phrases intelligentes comme « ses parents ne doivent pas l’aimer pour l’appeler comme ça! » avec des bonshommes qui pleurent de rire.
Le choix d’un prénom (je m’en rends compte depuis que je suis maman) est hyper personnel. Pour le mien, j’avais plusieurs critères : qu’il ne soit ni trop commun, ni trop inusité. Qu’il soit facile à écrire, qu’il ne sonne pas trop anglophone, que mon chum l’aime et, idéalement, qu’il ait une résonance particulière pour moi. Finalement, le nom que nous avons choisi est plein d’histoires et de significations. Personne ne peut m’enlever la fierté qu’il m’apporte, malgré les jeux de mots et les références populaires possibles.
Ça a été une préoccupation auparavant, mais je ne veux plus me laisser atteindre par ce que les gens pensent du prénom de mon fils. Si je suis la même logique, je ne peux pas me permettre de juger les choix des autres, surtout en me moquant d’eux. Bien sûr, il y a des prénoms que je ne donnerais jamais à ma propre descendance, mais ça n’invalide pas les décisions que d’autres parents prennent.
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Certains veulent un prénom qui se démarque, et ils ont le droit. D’autres cherchent un nom commun, mais l’écrivent différemment. C’est peut-être un moyen de souligner l’unicité de leur enfant.
Un prénom composé est peut-être issu d’un compromis entre les parents qui tenaient chacun à leur idée. C’est le cas de Louis-José Houde, Dave-Éric Ouellet (MC Gilles) et de mon chum, qui s’appelle Alexandre-Steeve. Désolée chéri d’avoir déjà critiqué ton nom!
Là où je vis mon plus grand malaise, c’est quand je pense que ce nom qui me fait sourciller est peut-être issu d’une autre communauté ethnique ou culturelle. Dans ce cas, ça devient carrément raciste d’en rire.
Sous les tops des « pires » prénoms, on retrouve toujours les mêmes commentaires : « Il va passer sa vie à l’épeler! » Ouais. Je m’appelle Rachel et je passe aussi ma vie à l’épeler, même si j’utilise la graphie la plus commune des cinquante dernières années.
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« Il va se faire intimider à l’école! » Hum. L’intimidation, c’est juste tellement plus complexe que ça.
« Ces gens-là doivent être ben gelés pour trouver des noms comme ça! » Ah! Il y aurait tellement à répondre à ce jugement. Rappelons-nous simplement qu’il y a des chances que « ces gens-là » lisent nos commentaires…
J’ai déjà rigolé de ces articles qui citent les noms les plus inusités de l’année. Peut-être que je me ferai encore prendre à hausser les sourcils devant un prénom marginal. Par contre, j’ai envie de pousser ma réflexion plus loin. Et je pense que je ne trouve plus ça drôle.
Que pensez-vous de ces listes des « pires » prénoms?