Je ne me suis jamais sentie aussi vulnérable qu’en accouchant. Le corps en bataille, livrée à une montagne de sensations douloureuses et inconnues. Le cœur et la tête traversés de questions, d’inquiétudes, d’appréhensions.
Je faisais face au plus grand défi que je n’avais jamais rencontré : donner la vie.
Crédit : photo-graphe/Pixabay
Heureusement pour moi, j’étais merveilleusement accompagnée. Bercée, soutenue, aimée et surtout, respectée dans ce que je vivais d’unique, de magnifique et de terrifiant à la fois.
Du 14 au 20 mai a lieu la Semaine mondiale pour l’accouchement respecté. Le thème de cette année « Sans oui c’est non, même quand j’accouche! » nous rappelle que la notion de consentement devrait être omniprésente dans toutes les salles d’accouchement et de soins périnataux, peu importe le degré de médicalisation.
On s’entend que de se remettre d’un accouchement est déjà éprouvant en soi. Je n’arrive même pas à imaginer ce que ça doit être quand, en plus, on doit composer avec des séquelles physiques ou psychologiques (voire un syndrome post-traumatique) dûes à un accouchement non-respecté.
Crédit : Counselling/Pixabay
Des tas d’évènements seront organisés cette semaine notamment par le Regroupement Naissance-Renaissance, de même qu’une campagne sur les réseaux sociaux. L’ensemble des informations concernant cette semaine se retrouve sur le blogue Maternité et Dignité.
Accoucher dans le respect, c’est un droit fondamental! Cette semaine est une super belle occasion pour s’informer et se mobiliser afin que toutes les femmes, peu importe leur état de santé, leurs croyances, leur origine ethnique, leur orientation sexuelle, leur statut économique ou leur background puissent accoucher dans la dignité et la bienveillance.
Qu’est-ce qu’un accouchement respecté pour vous? J’ai posé la question à mes collègues de TPL Moms et voici leurs réponses :
« C’est respecter la tournure des choses, le fait qu’on n’a pas le contrôle. Respecter les limites qu’on peut et veut endurer. Respecter l’opinion professionnelle (médecins, sages-femmes, infirmières) et qu’eux respectent la tienne. Respecter les choix des parents sur l’allaitement. »
« Privilégier ou favoriser de mettre au centre de l’expérience de l’accouchement le bien-être de l’enfant ET celui des parents. »
« Pour moi, un accouchement respecté, c’est m’accompagner pendant que je mets un enfant au monde, pas me traiter comme un enfant moi-même, comme une «tite madame», comme un numéro, comme une capricieuse. C’est respecter que pour moi, c’est un événement unique et puissant, pas un jour comme un autre au bureau. Respecter qu’un enfant est sur le point de naître, mais qu’une maman aussi est sur le point de naître, et que je mérite de l’attention et de la considération moi aussi en ce jour qui va changer ma vie. Respecter que mon corps m’appartient, qu’il n’est pas seulement un réceptacle. »
« C’est quand le personnel médical vous accompagne à votre rythme, et que malgré le fait qu’ils vivent des accouchements chaque jour, ils vous fasse sentir que le vôtre est unique et qu’il vous appartient ; que vous avez du contrôle et que vous êtes respectée dans vos choix. C’est aussi qu’ils prennent le temps de lire votre plan de naissance si vous en avez un et qu’ils le suivent dans la mesure du possible… »
« Pour moi, c’est de laisser le couple faire des choix éclairés quant à la façon dont ils souhaitent que l’arrivée de leur bébé se passe. Ça veut dire leur expliquer les différentes options qui s’offrent à eux, et pas seulement une option par défaut. C’est de respecter leur rythme, de les informer de chacune de leur action afin de les garder dans la loop du plus gros événement de leur vie. »
Bonne semaine de l’accouchement respecté!
#SMAR2107 #AccouchementNonDénoncé #ViolenceObstétricale