Il y a eu deux événements sur le même sujet un peu back à back dans ma vie ces derniers temps. D’abord, l’article désespérant du Journal de Montréal qui parle peu d’une victime de viol, mais beaucoup de la peine (dans tous les sens du terme) des agresseurs. Et d’un autre côté, il y a eu mon fils qui m’a montré que le consentement, ça s’apprend.
Depuis sa visite du médecin à 3 ans, j’ai découvert que mon garçon doit nettoyer son prépuce. Oui, j’en apprends tous les jours. À l’heure du bain donc, je dis à fiston qu’il faut laver son pénis, et assez souvent, il me demande de le faire. Avant de le toucher, chaque fois, je m’assure que j’ai le droit de toucher son pénis. Invariablement, il me dit oui, et me questionne à savoir pourquoi je lui demande ça.
Je lui parle donc, rapidement, de consentement. Qu’il faut toujours demander avant de toucher le pénis ou le vagin des gens. Et leur corps en général. Il faut attendre qu’ils ou elles disent oui. Et que si non…. c’est non.
Je suis dans LA période des « pourquoiiiiiiiiii???? » sans fin, et je dois dire que répéter la même chose chaque heure du bain commençait à me taper sur les nerfs. Jusqu’à la semaine dernière.
Mise en contexte : en plus de lui parler de consentement, j’ai été assez ouverte sur la manière dont mon bébé est né. Il était dans mon ventre, puis est sorti par mon vagin. On parle aussi de mes vergetures sur les seins, mais c’est un autre sujet. Bref, je racontais à fiston l’histoire de sa naissance, et il a été super intéressé par ledit vagin qui l’a fait naître au monde.
C’est alors qu’il a levé la main pour le toucher. Avant que je puisse régir, il s’est arrêté de lui-même.
– Maman, est-ce que j’ai le droit de toucher à ton vagin?
– Non, mon petit, je ne suis pas à l’aise.
– Ah, ok.
Il a clairement été déçu de ma réponse. Il n’a pas insisté et on est passé à autre chose.
Dans mon cœur, j’étais vraiment contente. Cet incident a valu toutes les répétitions du monde.
Est-ce que ça veut dire qu’il a tout compris sur le consentement? Certainement pas. Je vais continuer à aborder le sujet. Mais maudit que j’étais fière de mon fils cette soirée-là!
Parlez-vous de consentement à vos enfants?
P.-S. J’utilise Annie Nonyme parce que je ne suis pas à l’aise de parler du pénis de mon fils en mode public.