
Une douleur sourde devient un véritable calvaire avant même que vous ne compreniez ce qui l’a déclenchée. Pour de nombreuses personnes, il s’agit de la goutte, une forme d’arthrite inflammatoire. Elle s’installe progressivement, mais ne survient presque jamais sans raison. Vos choix quotidiens jouent un rôle déterminant dans son apparition. La bonne nouvelle: il est possible de prévenir les douleurs à venir. Mais avant d’aborder les solutions, commençons par les principales causes des poussées de goutte.
Boissons sucrées

Ce qui rend les sodas dangereux pour les personnes souffrant de la goutte, c’est le fructose. Ce sucre pousse les enzymes hépatiques à générer de l’acide urique en grandes quantités. Contrairement au glucose, le fructose échappe à la régulation habituelle de l’organisme. Par conséquent, même les personnes considérées comme à faible risque peuvent connaître des poussées liées à leurs habitudes de consommation de boissons sucrées.
Consommation d'alcool

Historiquement, la goutte a été surnommée «la maladie des rois», en partie à cause de la consommation d’alcool. La bière est particulièrement problématique, car elle contient à la fois de l’alcool et des purines. Les spiritueux nuisent quant à eux à la fonction rénale et entravent l’élimination de l’acide urique. Même si le vin présente un risque moindre, aucune boisson alcoolisée n’est totalement inoffensive en période de poussée de goutte.
Exposition au stress chronique

Le stress à long terme a un impact sur la goutte. Un taux élevé de cortisol perturbe la sensibilité à l’insuline et altère la fonction rénale, ce qui entraîne une augmentation de l’acide urique. Le stress aggrave également les habitudes de vie qui contribuent aux poussées. En clinique, le stress non géré est souvent un facteur de risque de goutte négligé mais puissant.
Consommation de viande rouge

La goutte ne se préoccupe pas de savoir si le steak provient d’une chaîne de restauration rapide ou d’un steakhouse haut de gamme. La viande rouge contient de fortes concentrations d’hypoxanthine, un composé étroitement lié à l’augmentation de l’acide urique. La densité de purine de la viande rouge en fait un déclencheur alimentaire beaucoup plus puissant dans les contextes cliniques.
Fruits de mer

Les coquillages comme les moules et les coquilles Saint-Jacques, ainsi que les poissons gras comme les sardines et les maquereaux, sont riches en purine. Les poussées augmentent après les repas riches en fruits de mer. Les poissons d’eau froide augmentent également le taux d’acide urique, bien qu’ils soient réputés pour leurs effets bénéfiques sur le système cardiovasculaire.
Déshydratation

Les poussées de goutte surviennent souvent pendant les vagues de chaleur ou les voyages, en raison de la déshydratation. Le manque d’eau épaissit le sang et l’urine et favorise la cristallisation de l’acide urique. Les reins privilégient alors l’équilibre en sel plutôt que l’élimination de l’acide urique; le risque d’inflammation douloureuse des articulations en cas de déshydratation augmente.
Surpoids

Le poids corporel joue un rôle chimique dans la goutte. Les cellules graisseuses produisent davantage d’acide urique et réduisent la sensibilité à l’insuline, ce qui nuit à la filtration de l’urate par les reins. Les données épidémiologiques montrent également que les personnes obèses sont jusqu’à cinq fois plus susceptibles de développer la goutte que les personnes maigres.
Certains médicaments

Les traitements sur ordonnance peuvent provoquer involontairement la goutte. Les diurétiques (généralement prescrits en cas d’hypertension artérielle ou d’insuffisance cardiaque) réduisent le volume sanguin et l’excrétion d’acide urique. L’aspirine à faible dose peut également interférer avec le transport de l’urate. Même les médicaments immunosuppresseurs comme la ciclosporine augmentent le risque.
Régimes amaigrissants

Une perte de poids rapide peut sembler saine, mais elle peut se retourner contre les personnes sujettes à la goutte. Lors d’un jeûne ou d’une réduction extrême des calories, l’organisme dégrade les muscles pour obtenir de l’énergie. En outre, la cétose altère la fonction rénale. Cet état oblige le corps à retenir plus d’acide urique qu’il ne le ferait normalement.
Génétique

Les inefficacités métaboliques héritées créent une vulnérabilité de fond. C’est le cas de la goutte, qui tend à se transmettre dans les famille.. Des variations génétiques dans les transporteurs d’urate influencent la manière dont le corps élimine l’acide urique. Si un parent, un frère ou une sœur souffre de goutte, votre risque est nettement plus élevé.
Prévenir cette douleur ne consiste pas uniquement à éliminer certains aliments. Il s’agit aussi de prêter attention à ce que vous consommez au quotidien. Voyons maintenant quelles habitudes permettent d’éviter les poussées récurrentes!
Maintenir une bonne hydratation

L’hydratation favorise la filtration rénale, mais la plupart des gens oublient de boire suffisamment d’eau. En prenant l’habitude de boire de l’eau, l’organisme maintient l’équilibre de l’urate sans effort conscient. Plutôt que d’attendre la soif, une hydratation structurée prévient les conditions biochimiques qui permettent aux cristaux de se former dans les articulations vulnérables.
Identifier les déclencheurs

Identifier le moment où les poussées de goutte se produisent habituellement peut révéler des déclencheurs subtils tels que le moment des repas ou les perturbations du sommeil. Les patients qui suivent les cycles des poussées remarquent souvent des schémas répétitifs sans rapport avec l’alimentation. La prévention commence par la compréhension des rythmes individuels, et pas seulement par l’élimination des coupables évidents.
Surveiller sa consommation d'alcool

Plutôt que de s’abstenir complètement, de nombreuses personnes ont intérêt à fixer des limites à leur consommation d’alcool. Pour réduire votre consommation, fixez des jours précis ou choisissez des options moins risquées comme les vins secs, qui offrent une certaine souplesse sans risquer l’accumulation d’urate. L’objectif est la constance.
Consommer les bons aliments

Les cerises ne sont pas des remèdes miracles, mais les composés naturels qu’elles renferment —tout comme ceux présents dans les baies, les raisins et les légumes colorés comme l’aubergine ou le chou rouge— peuvent aider à réduire l’inflammation et à maintenir un taux d’urate équilibré. Commencez par intégrer ces aliments sains à vos repas. Une fois qu’ils feront partie de votre routine, les autres ajustements vous sembleront plus simples.
Mettre l'accent sur sa santé métabolique

Réduisez l’inflammation en misant sur l’entraînement musculaire et un meilleur sommeil: ces deux habitudes agissent directement sur les causes profondes de l’excès d’acide urique. En bonus, elles favorisent aussi la perte de poids. Cette approche axée sur le métabolisme permet de stabiliser les fonctions du corps liées à la goutte, sans avoir à se plier à un régime strict ou compter obsessivement les calories.
Connaître les boissons à consommer

Il est plus facile d’éviter les boissons sucrées lorsqu’on a déjà des alternatives saines sous la main. Les eaux pétillantes non sucrées et les tisanes glacées hydratent efficacement sans faire grimper le taux d’acide urique. Gardez une liste mentale de ces «gorgées sûres» pour simplifier vos choix au quotidien et réduire le stress lié à la gestion de vos habitudes en lien avec la goutte.
Revoir ses traitements

Certaines prescriptions peuvent influencer discrètement les taux d’acide urique. Faites donc examiner tous vos médicaments par votre médecin. Cela peut révéler des facteurs cachés qui contribuent aux poussées. Dans certains cas, les médecins peuvent ajuster le dosage ou recommander des alternatives qui soutiennent vos objectifs de santé sans perturber l’équilibre de l’urate.
Avoir une alimentation équilibrée

La prévention de la goutte s’améliore lorsque les repas sont équilibrés. Les céréales complètes, les légumineuses, les produits laitiers allégés et les légumes favorisent la digestion et allègent la charge alimentaire sur les voies de l’acide urique. En composant des repas à la fois agréables et sains, il devient plus facile de maintenir de bonnes habitudes sur le long terme.
Bouger sans en faire trop

Un entraînement intensif peut provoquer une hausse temporaire de l’acide urique. En revanche, des mouvements réguliers à faible impact permettent de réduire le stress corporel et l’inflammation sans déclencher de poussées. Plutôt que de se concentrer sur l’intensité, il faut viser la régularité. L’activité physique devient protectrice lorsqu’elle est intégrée à un rythme quotidien, et non réservée aux extrêmes.
Contrôler son taux d'acide urique

Les poussées commencent souvent discrètement, bien avant que la douleur ne se manifeste. C’est pourquoi des analyses de sang régulières sont importantes: elles vous aident, vous et votre médecin, à suivre les niveaux d’acide urique au fil du temps. La détection précoce de petits changements permet de procéder à des ajustements opportuns qui tiennent les poussées à distance. La prévention commence par des contrôles réguliers.