
Le problème de l’obésité n’est pas si simple à cerner aujourd’hui. Au fil des ans, de petits changements dans les habitudes de vie et d’alimentation ont entraîné des transformations plus importantes à l’échelle du pays. Ce qui est considéré comme normal aujourd’hui ne l’a pas toujours été. Voyons d’abord comment la situation a commencé à se détériorer, puis ce qui pourrait véritablement faire la différence.
Consommation élevée d'aliments ultra-transformés

Dans n’importe quelle station-service ou n’importe quel supermarché, vous trouverez les coupables: chips, pizzas surgelées, etc. Ces aliments ultra-transformés sont conçus pour la durée de conservation, pas pour la santé. Bourrés d’additifs et dépourvus de nutriments, ils remplacent tranquillement les vrais repas dans de nombreux régimes alimentaires américains.
Modes de vie sédentaires et inactivité physique

Onze heures par jour en position assise: c’est la moyenne pour de nombreux adultes aux États-Unis, en raison des emplois de bureau et de l’omniprésence des écrans. Or, votre corps n’est pas conçu pour cette inactivité. Le mouvement diminue, le métabolisme ralentit et les calories s’accumulent. En restant assis, vous prenez lentement du poids, souvent sans même vous en apercevoir.
Consommation excessive de boissons sucrées

Les canettes de soda et les jus de fruits semblent être de bonnes options d’hydratation. Mais chaque gorgée fait grimper votre taux de sucre et apporte des calories vides. Aux États-Unis, les adolescents et les enfants en consomment environ 115 à 140 litres par an! Remplacez cette gorgée sucrée par de l’eau, et vous couperez plus que la soif.
Portions plus importantes dans les repas

La culture du «toujours plus» n’a pas seulement fait grossir les repas, elle a aussi élargi les tours de taille. Au fil des décennies, les portions servies aux États-Unis ont considérablement augmenté. Dans les années 1980, un bagel mesurait environ 7 cm de large, alors qu’aujourd’hui, il peut en faire jusqu’à 15. Plus gros ne signifie pas meilleur lorsqu’il pousse à la suralimentation.
Accès limité aux aliments sains dans les déserts alimentaires

Traversez certains quartiers défavorisés et vous compterez plus de magasins d’alcool que de produits frais. En l’absence de fruits abordables ou de viandes maigres à proximité, les gens se contentent de ce qui est accessible. La commodité ne devrait pas déterminer votre santé, mais malheureusement, c’est encore le cas pour des millions de personnes.
Prédisposition génétique et antécédents familiaux

Avoir des antécédents familiaux d’obésité ne signifie pas que vous êtes condamné, mais cela peut vous placer en position de désavantage. Les gènes influencent la façon dont votre corps stocke les graisses ou utilise l’énergie. En y ajoutant des habitudes alimentaires communes au sein de la famille, on comprend que la génétique et l’environnement agissent de concert.
Sommeil insuffisant

Le sommeil est indispensable. Pourtant, aujourd’hui, de nombreux Américains dorment moins de sept heures par nuit. En manquant quelques heures, vos hormones de la faim se dérèglent. La ghréline augmente fortement, la leptine baisse, et soudain votre appétit devient incontrôlable.
Stress chronique

Le stress vous épuise. Le cortisol envahit l’organisme et déclenche des envies de sucre et de gras. Avec le temps, le stress devient un complice de la faim. Une journée de travail éprouvante ne devrait pas se finir par une fringale de fast-food. Canalisez donc cette tension, sinon elle prendra le contrôle de votre santé.
Prise de certains médicaments

Les médicaments prescrits pour des maladies comme la dépression ou le diabète mentionnent souvent la prise de poids comme un «effet secondaire», mais il s’agit en réalité d’un effet direct. Si votre poids stagne malgré des habitudes saines, vérifiez vos traitements. Vous n’y croyez peut-être pas, mais parlez-en à votre médecin.
Facteurs socio-économiques

Un repas à 5 dollars dans un fast-food ou une salade à 12 dollars, le choix est vite fait. Les familles à faibles revenus doivent souvent faire face à des compromis impossibles. Le manque de temps, les budgets limités, les quartiers peu sûrs et les longues journées de travail compliquent l’adoption d’habitudes saines. Combattre l’obésité sans s’attaquer à la pauvreté, c’est traiter les symptômes plutôt que la cause.
Vous avez saisi le «pourquoi»? Il est temps maintenant d’aborder ce que vous —et la société— pouvez réellement faire à ce sujet.
Promouvoir une alimentation équilibrée riche en aliments complets

Commencez par votre liste de courses. Les aliments complets —fruits, légumes, céréales, noix— ne contiennent aucun ingrédient mystérieux. Ils sont riches en nutriments, pas en calories. Heureusement, les programmes fédéraux de nutrition encouragent désormais ces choix, surtout dans les écoles. Ce qui se trouve dans votre assiette aujourd’hui détermine le risque que vous prenez demain.
Encourager l'activité physique régulière

Le mouvement est un remède: il suffit de 150 minutes d’activité hebdomadaire pour réduire considérablement le risque d’obésité. Les écoles et les lieux de travail peuvent tous soutenir cette démarche. Envisagez des défis de marche ou des promenades à l’heure du déjeuner. Si votre canapé a une meilleure relation avec vous que vos chaussures, il est temps de changer de priorité.
Mettre en œuvre des campagnes de santé publique sur la nutrition

Autrefois, les panneaux d’affichage vendaient des cigarettes; aujourd’hui, ils vendent des pommes et du chou frisé. La sensibilisation du public peut faire évoluer les normes. Lorsque les communautés voient des visages et des histoires réelles liées à l’alimentation, les choix commencent à changer.
Améliorer l'accès aux aliments sains dans les zones mal desservies

Le code postal ne devrait pas dicter votre régime alimentaire. Pourtant, des millions de personnes vivent dans des déserts alimentaires où les magasins à un dollar sont plus nombreux que les étals de fruits et légumes. En encourageant les marchés de producteurs et l’agriculture urbaine, on crée des options. Lorsque les aliments sains se rapprochent, les fast-foods perdent leur monopole.
Réglementer la commercialisation d'aliments malsains auprès des enfants

Ce n’est pas un hasard si une boîte de céréales se trouve à la hauteur des yeux d’un enfant. Les enfants américains voient des milliers de publicités pour la malbouffe chaque année, en particulier pendant les dessins animés. Un étiquetage plus clair et des restrictions en matière de publicité permettent aux parents de reprendre le contrôle. L’envie de votre enfant ne doit pas être dictée par une mascotte!
Encourager le contrôle des portions par l'éducation du public

Les restaurants servent souvent une quantité suffisante pour deux personnes. Et, en général, nous finissons tout! Toutefois, si votre assiette ressemble à un plateau de buffet, il est temps de revoir vos habitudes. Des outils pédagogiques, comme des guides visuels, aident à mieux définir les portions.
Soutenir les politiques de taxation des boissons sucrées

À Philadelphie, une taxe sur les sodas a financé des programmes préscolaires tout en réduisant leur consommation. Ces mesures rencontrent une forte opposition, mais le calcul est simple: des prix plus élevés entraînent une consommation plus faible. Si quelques cents par bouteille peuvent aider à diminuer l’apport en sucre, ne devrions-nous pas saluer une telle politique?
Intégrer la prévention de l'obésité dans les programmes scolaires

Les cours de santé ne devraient pas se limiter à une simple fiche sur les groupes alimentaires. Les écoles qui intègrent l’activité physique et les compétences culinaires préparent les élèves à un bien-être durable. Vous vous souvenez de la campagne «Let’s Move» de Michelle Obama? Elle a débuté dans les salles de classe, pas dans les cliniques. Enseignez tôt, et vous éviterez d’avoir à soigner plus tard.
Donner accès aux programmes de gestion du poids

Vous n’avez pas à gravir la montagne seul. Les programmes de perte de poids, adaptés à la culture et accessibles, peuvent offrir cadre et soutien. Medicaid en couvre désormais certains dans plusieurs États. Pour rester efficace, le programme doit inclure des coachs communautaires et des suivis réguliers. C’est la responsabilisation qui soutient les objectifs, pas la culpabilité.
Encourager les initiatives communautaires en matière d'activité physique

La Zumba improvisée dans les parcs municipaux et les groupes de marche dirigés par des grands-mères locales ne sont pas des modes, mais des interventions qui fonctionnent. Lorsque le mouvement devient social, il devient durable. Les collectivités locales financent également des trottoirs, des sentiers et des événements qui rendent l’exercice physique attrayant.