Résultat de ma troisième FIV : dix ovules ponctionnés, sans trop de douleur cette fois-ci! Au troisième jour des embryons, chéri est parti au travail puisque je ne planifie pas aller à Montréal pour un transfert avant le jour cinq. Appel de l’embryologiste : on a une bonne nouvelle et une mauvaise. On a un bel embryon, mais les neuf autres se sont tous fragmentés. L’embryologiste m’explique que l’embryon qui s’est bien développé est de très belle qualité, et que généralement, on n’hésite pas, on fait un transfert au jour trois quand on a de si beaux embryons. Cependant, il voit la note dans mon dossier, et il me dit que si je veux attendre au jour cinq, c’est à moi de choisir.
Là, je pense à mon médecin qui me dit qu’il n’y a pas meilleur incubateur que l’utérus, et à mon envie de ne plus recommencer d’autres tentatives par la suite. Ben coudonc, on va écouter l’embryologiste, il connaît sa job après tout. Je monte à Ste-Justine seule. J’arrive un peu en retard, un peu stressée. À ma grande surprise, c’est mon médecin qui me suit à ma clinique de région qui fait les transferts cette journée-là. Le transfert se passe bien (malgré cette sale envie de pipi de routine nécessaire lors du transfert).
Et là, l’attente commence. La prise de sang devra être faite deux semaines plus tard. Les journées passent et je me sens comme la dernière fois : mal au ventre, impression que mes menstruations vont se déclencher d’un jour à l’autre. Je ne me permets, encore une fois, aucun test de grossesse maison : même si mon deuil est fait, avec mes symptômes, je veux garder une bribe d’espoir jusqu’à la fin. Je ne veux pas savoir que ça n’a pas marché, je resterais dans le doute pour l’éternité si je le pouvais.
Je me présente pour ma prise de sang, mais je ne veux pas connaître le résultat, je me trouve donc une activité à l’extérieur de la maison (je n’ai pas de cellulaire). Je demande à l’infirmière d’appeler mon chum pour lui donner le résultat, c’est à son tour de se taper la déception. En arrivant à la maison, chéri m’a laissé un message dans lequel il me dit de l’appeler…
J’attends une heure ou deux avant de le rappeler. Bon, je ne peux pas rester dans le déni jusqu’à la fin de ma vie. « Allô chéri, c’est moi, ça va? »
Lui : « Je t’aime et tu es enceinte! Tu dois rappeler la clinique pour prendre un rendez-vous pour une échographie! »