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Mon petit bébé aura bientôt un an
Crédit: Geneviève Giguère

À la mi-avril, mon petit bébé aura un an. Déjà. Il me semble que c’était hier que nous partions vers l’hôpital, le cœur plein d’un mélange confus d’excitation et d’appréhension, pour l’accueillir. En fait, ce moment me semble à la fois si récent et si lointain. Depuis l’arrivée de mon fils, les jours se sont succédé, s’entremêlant aux nuits; chacun étant toujours un peu une version du précédent. Déjà un an de cette routine qui n’en est jamais vraiment une et surtout, un an de toi, mon bébé.

Il y a bientôt un an, je devenais maman. Un rôle que j’espérais depuis longtemps, sans vraiment savoir à quoi m’attendre. Pendant des mois, mon bébé au chaud dans mon ventre arrondi, je tentais d’imaginer ce que la vie allait être avec lui. Je n’arrivais pas à lui parler, pas vraiment. Je ne savais pas quoi lui dire, je ne le connaissais pas encore. Alors je lui faisais écouter de la musique. Et maintenant, il aime danser.

J’avais de la difficulté à imaginer qu’un mini humain se développait dans mon ventre. Je sais que c’est naturel, que c’est le cycle de la vie, que tous les mammifères en sont capables et que ça n’a rien d’exceptionnel. Mais ce l’est quand même ; exceptionnel. Parce que ma grossesse était sans histoire – mis à part quelques symptômes qui ne dérangeaient que moi et mon confort –, je savais que le vrai défi arriverait avec lui. Et je ne m’étais pas trompée.

Mon bébé a eu la chance d’arriver dans un couple soudé par une décennie de hauts et de bas, navigués avec complicité, compassion et respect. Des parents qui s’aiment, qui l’attendaient avec de l’amour à profusion, qui l’ont planifié, voulu. Et malgré tout, des défis, il y en a eu.

Dès ses premiers moments, extirpé de son cocon par la force lors d’une césarienne d’urgence, mon bébé était fort et vigoureux, comme si son cœur qui s’emballait quelques moments plus tôt n’était qu’un mauvais rêve. Puis, j’ai eu besoin d’un moment pour comprendre ce qui venait de se passer ; cet adorable petit être qui faisait craquer les infirmières était bien celui que j’avais couvé tout ce temps. Nous nous sommes rencontrés et avons appris à nous connaître, à nous aimer. Tout doucement.

Papa était là. Si fier. Prêt à tout pour nous, dès les premiers moments. Jour et nuit, confiné à une vulgaire chaise droite dans le coin de la chambre d’hôpital, il a pris soin de bébé lorsque je n’y arrivais pas. Sans broncher, sans hésiter, sans douter. Ou peut-être qu’il a douté de lui, dans le silence, mais personne n’aurait pu deviner.

Puis, retour à la maison. Adaptations, découvertes, défis, ajustements ; notre lot quotidien. Les heures étaient parfois interminables ou alors elles défilaient à vitesse grand V. Les jours se sont transformés en semaines, puis en mois ainsi qu’en saisons et nous voici, près d’un an plus tard.

Mon garçon est le même bébé fort et vigoureux qu’il était dès ses premiers moments. Il aime grimper et rien – pas même moi, vous vous en doutez – ne peut l’arrêter. Sa curiosité est sans limites ; il veut tout voir, tout découvrir et tout essayer.

À mes yeux, il est encore le petit bébé qui se collait sur moi dans la position de la grenouille. Mais j’entrevois aussi le petit garçon qu’il sera demain, qu’il devient un peu plus à chaque instant. Le voir grandir me remplit d’une fierté indescriptible et d’une nostalgie des moments qui ne reviendront jamais. Heureusement, plusieurs sont immortalisés en photos et en vidéos que je revisite souvent, le cœur prêt à exploser.

Mon bébé aura un an. Déjà.

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