Je ne suis pas la priorité de mon amoureux

Peut-être que plusieurs crieront au scandale, moi-même ayant eu de la difficulté à avaler le tout, mais je ne suis pas la priorité dans la vie de mon conjoint. En effet, mon chum est papa AVANT d’être mon amoureux.

Calmez vos hauts cris et imaginez-vous un peu que vous rencontriez un papa séparé. Ne seriez-vous pas les premiers à lui jeter la pierre si vous le voyiez accorder plus d’importance à sa nouvelle conjointe qu’à la chair de sa chair? Eh bien, je vis parfaitement tous les jours avec mon amoureux-papa.

Je sais que le modèle idéal de famille, c’est de rencontrer un homme, se fiancer (se marier… quoique, aujourd’hui?), s’acheter une maison et faire des enfants. J’ai fait tout ça dans le désordre et j’ai adopté, avec mon cœur, les enfants de mon conjoint. Nous avons également convenu ensemble d’attendre quelques années avant d’avoir un enfant à nous. C’est un peu notre façon de nous accorder du temps, d’apprendre à nous connaître et de traverser certaines étapes importantes de notre vie ensemble. C’est pratique aussi puisque ça nous permet de discuter de nos façons de voir l’éducation avant de fabriquer un bébé et d’en élever un ensemble.

Que ses enfants passent avant notre couple, oui, c’est beaucoup de sacrifices. Le plus gros, je dirais, c’est de ne pas avoir connu mon chum avec toute l’innocence et la désinvolture qu’il respirait avant d’être papa. La paternité et sa séparation l’ont confronté à plusieurs épreuves qui l’ont vu grandir et s’assagir drastiquement.

Que mon conjoint ait des enfants, c’est aussi de n’avoir pratiquement aucune soirée en amoureux.  Leurs activités primeront sur tout. C’est un sacrifice pour lui, mais aussi pour notre couple. Et savez-vous quoi? En fait, c’est comme ça dans les familles non recomposées aussi! Dans le fond, je compose avec le fait que je n’ai pas choisi encore de faire des enfants, mais que j’en ai dans ma vie. Et savez-vous quoi (prise 2)? Le bonheur et l’amour que cela m’apporte dépassent largement les petits sacrifices que mon petit nombril doit accepter.

Plusieurs personnes me félicitent et me disent à quel point je suis « bonne » de m’occuper des enfants de mon conjoint avec lui. Je trouve simplement ça naturel de le faire. Je ne me verrais pas du tout les ignorer et ne pas en prendre soin alors qu’ils sont là! Après tout, eux non plus n’ont pas demandé à partager leur papa avec moi et ils ne s’en plaignent pas!

Je suis reconnaissante envers eux de m’avoir littéralement offert leur cœur et leur innocence. Ces enfants ne connaîtront jamais le bonheur de voir leurs parents réunis, c’est certain. Cependant, ils vont grandir entourés d’amour et ils sont devenus, sans que je m’en sois aperçue, ma priorité également.