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Comment j’ai vécu son douloureux départ par suicide
Crédit: AH NP / Unsplash.com

La prévention du suicide, j’en fais une affaire personnelle. J’essaie, du mieux que je peux, de faire la promotion des organismes qui luttent contre ce fléau de la vie. Le suicide, s’ôter la vie, une décision sans retour qui plonge ceux et celles qui restent dans une douleur immense et qui laisse des traces à tout jamais.

Quand j’étais enfant, j’avais une personne préférée. Je voulais l’épouser. Bon, dans la vraie vie, on n’épouse pas son cousin (en tout cas, pas dans ma culture). Dans ma tête de jeune fille, il incarnait l’image du prince charmant. Il prenait soin de moi comme d’une petite sœur. Finalement, l’idée de me marier avec lui a passé et je me suis fait mon premier chum. Il l’avait rencontré un Noël et fidèle à son habitude de grand frère, il l’avait bien avisé de ne pas faire le con avec SA cousine chérie.

Ça a été le dernier Noël. J’étais au secondaire quand, le 11 septembre 2004, âgé de 22 ans, il s’est enlevé la vie. J’ai eu mal, ben mal. Comme si l’issue qu’il venait de choisir m’avait fait éclater au visage le côté sombre de la vie. J’ai vécu un grand choc.

J’ai rêvé de lui des années durant. Dans mes rêves, il était là. Juste là, à ne pas parler, à me faire sentir sa présence à mes côtés. À chaque réveil, j’avais le cœur pesant comme une roche. Je cherchais mon souffle comme écrasé par le poids du deuil. Ça m’a pris 10 ans pour nommer ma peine. Dire à voix haute que j’avais mal. Que l’incompréhension me rongeait par en dedans. Après avoir prononcé son nom haut et fort et après avoir pleuré un dernier bon coup, je lui ai dit qu’il pouvait maintenant partir.

Il a quitté mes rêves, mais il ne quittera jamais mes pensées, surtout en cette journée mondiale de la prévention du suicide. Je pense à lui, à la veille de son anniversaire de décès, cette journée fatidique où une parcelle importante de mon enfance a pris une tournure lourde et triste. J’ai 33 ans maintenant, deux magnifiques enfants, des projets de vie plein la tête. Pour lui, figé dans ses 22 ans, la terre a arrêté de tourner pour l’éternité. Il ne verra pas vieillir ses enfants, il ne retrouvera jamais plus l’amour.

Mais j’ai un secret à vous partager; il n’est jamais bien loin. Une dame, dont la spiritualité est particulièrement éveillée, m’a parlé de lui en septembre passé. Elle m’a décrit l’ange gardien qui se tenait derrière moi. Je l’ai tout de suite reconnu à la façon dont elle a décrit son regard. Comme dans mes rêves, il était là. Avant de quitter la pièce où j’étais, la dame m’a dit : « Tu sais Amélie, si tu as envie qu’il revienne te voir quand tu dors, tu n’as qu’à lui demander de revenir. »

C’est ce que j’ai fait.

 

 

Si vous avez besoin de parler à quelqu’un ou si vous connaissez quelqu’un qui vit des moments difficiles, voici quelques ressources disponibles:

https://www.crisisservicescanada.ca/fr/

https://suicideactionmontreal.org/

https://suicide.ca/

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