Aujourd’hui, je laisse mon orgueil dans le char pour vous parler de la semaine de la santé mentale organisée par l’ACSM (Association Canadienne pour la santé mentale). Tel qu’expliqué dans l’article ici, le thème choisis par l’ACSM est l’exploration des émotions. Ça me parle. #Parlerpourvrai
Petit portrait de ma journée type : d’abord, j’ouvre les yeux. Il est raisonnablement tôt. Mon réveille-matin est une petite voix d’enfant qui bourdonne dans mes oreilles. Le son est doux, mais mon cerveau ne l’assimile pas. Une partie de ce truc situé dans mon crâne est déjà en train d’analyser le vide dans ma poitrine.
Mon souffle est de surface, houleux, peu profond. On dirait que mes poumons sont vides. Mes épaules sont déjà tendues. Mon cœur est tordu et mes idées sont déjà brouillées. Je viens de me réveiller et je nage déjà en eaux troubles.
J’essaie de contrôler un peu la voix dans ma tête qui passe son temps à chercher le pourquoi du comment j’ai une fucking boule dans l’estomac. Pour reprendre le contrôle, j’essaie de respirer par le ventre en portant mon attention sur mon souffle. Supposément qu’avec la pratique, ça saisit d’un coup l’arrivée de pensées inappropriées, comme un chevreuil devant des phares de voiture.
De 6 heures à midi, j’ai changé plusieurs fois de mood. Tristesse, joie, angoisse, colère, enthousiasme. Quand arrive l’heure du dîner, je n’ai plus d’énergie. Je saute très trop souvent le dîner. Je pourrais manger si quelqu’un me nourrissait à la petite cuillère, comme Samantha avec Carrie Bradshaw pendant sa lune de miel.
À 13 heure, je commence à méditer tranquillement et aussitôt que mon esprit trouve un peu de paix, je glisse dans les bras de Morphée pour une heure ou deux. Ça, c’est la vie! Je retrouve un peu la forme avant d’aller chercher mes petites à la garderie.
Alors voilà le résumé d’une journée type en collaboration avec mon trouble d’anxiété généralisé (TAG) et mes nombreux traits associés au trouble de la personnalité limite (TPL) : perdre le contrôle de mes pensées, essayer de les rattraper, être en colère après moi-même, suer ma vie. Reprendre le contrôle et le perdre de nouveau. Pleurer. Me dire que si c’est cela la vie, je n’en veux pas tant. Penser à mes enfants, me recentrer, me dire que même si j’ai toujours cette sensation de mélancolie en dedans, mes enfants sont ma raison de vivre.
Entre tout ça, rien n’y parait (à part le moment où je sue ma vie, peut-être). Pour mes enfants, je suis une maman attentionnée, joyeuse, excitée et qui pleure quelques fois. Chez nous, les émotions ne sont pas taboues, elles sont vécues et exprimées. Parfois, mes filles de 5 et 3 ans arrivent à nommer mes émotions à ma place : « tu es très contente de nous voir maman! », « ce sont des larmes d’amour ».
Il peut être difficile de mettre des mots sur des maux, surtout quand on se sent différent. Si vous en ressentez le besoin, il y a de nombreux outils sur le site web de L’ACSM pour vous aider à comprendre, à nommer et à communiquer des émotions.