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Vivre un deuil en temps de pandémie
Crédit: Photo Pexels

Mon grand-papa a toujours été un homme tellement important dans ma vie. Je l’aime de tout mon cœur, pour moi c’est le plus fort, le meilleur. L’Alzheimer a sauté à pieds joints dans sa vie et lui a volé ses souvenirs, mais également la faculté de parler, de marcher et de s’occuper de lui-même. Avec la COVID, au centre de soins longue durée où il était, on le changeait régulièrement de département, et chaque fois, il perdait tous ses repères. Sans compter que pour quelqu’un qui n’a pas de mémoire, voir toute la journée des gens masqués, ce doit être hyper insécurisant. Le personnel du CHSLD a tout de même été extraordinaire dans les circonstances. Puis, une nuit de novembre, mon papi a décidé que c’en était assez, et il s’est envolé dans son sommeil.

 

En CHSLD, on s’entend qu’avec les règles sanitaires, ça a été déchirant les derniers mois de sa vie, puisqu’on ne pouvait plus aller le visiter comme avant. Coincé dans son corps-prison depuis environ deux ans, on était déchiré entre l’espoir de l’avoir avec nous encore longtemps et la détresse de le voir souffrir.  Durant plusieurs semaines, on devait se contenter de le voir sur Zoom. C’était difficile, mais ça a tout de même été toute une chance d’avoir accès à cette technologie. Heureusement, à partir de l’été, on a pu aller lui rendre visite, quelques fois. Quand on nous a appelés pour nous annoncer sa mort, ça faisait environ 2 semaines que je n’avais pas pu aller le voir. J’avais moi-même dû passer un test de dépistage et même s’il était négatif, je ne voulais pas risquer de contaminer qui que ce soit en allant le visiter.  Comment faire le deuil d’une personne que l’on n’a pas pu voir, et à qui on n’a pas pu dire au revoir ? Comment faire le deuil d’un être aussi cher quand, 6 mois plus tard, on est encore en train de signer les papiers et finir la paperasse parce que tout est au ralenti à cause de la pandémie? 

Cottonbro – Pexels

Quand on perd quelqu’un qu’on aime, on a le réflexe de se réunir, de se serrer dans nos bras, de pleurer ensemble et de se consoler. Tout ça, c’est interdit présentement. Habituellement, on se rassemble dans la chambre du défunt, on vide ses choses en se rappelant des souvenirs. En ce moment, c’est impossible! Le CHSLD a tout simplement mis ses choses pêle-mêle dans des boîtes. Dans les premières semaines, je me réveillais en sursaut avec une boule dans l’estomac, me disant que ça faisait tellement longtemps que je n’étais pas allé le visiter. Pour finalement réaliser qu’il était parti. Je dois avouer que cette pensée me soulageait, parce que je l’aime si fort que je le préfère délivré enfin de toute cette souffrance. Ça m’arrive encore de temps en temps, preuve que mon deuil n’est toujours pas amorcé. Je ne réalise pas qu’il est parti, que je ne le verrai plus jamais. C’est tellement irréel!

Isabelle Comtois

Mon grand-papa est natif du Saguenay et beaucoup de membres de notre famille y vivent encore. Le changement de région est proscrite en ce moment et donc on a décidé d’attendre à la fin du mois de juillet pour les funérailles. On espère sincèrement que d’ici là, nous pourrons nous réunir afin de célébrer sa vie à sa juste valeur, entourés de tous ceux qui l’aiment. Mon grand-papa était une personne spéciale, un homme que tout le monde aimait. Il aurait soulevé des montagnes pour nous et on aurait fait pareil pour lui. Ce qui m’aide, c’est que je n’ai pas de regret. Il n’y a pas un jour où je ne lui ai pas dit à quel point je le trouvais beau, à quel point je l’aimais, qu’il était le meilleur. Quand j’allais lui rendre visite, j’aimais le faire rire et voir ses petits yeux pleins d’étoiles. D’ailleurs, il n’a jamais vécu de colère durant sa maladie, il était de bonne humeur, riait comme un enfant et ça me rassurait de le savoir bien malgré tout. Vers la fin, il était plus souvent triste et je ne pouvais supporter de le voir comme ça. 

Il a célébré ses 90 ans le 28 août 2020, il a eu une belle vie riche et il nous laisse un héritage de valeurs incroyables. 

Mon beau Papitoutou, sache que je t’aimerai toujours. 

À tous ceux qui vivent un deuil en cette période difficile, je vous envoie une grande dose d’amour.

 

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