J’ai la houle.
Tout refoule, dans mon goulot vulnérable aux hormones.
Les odeurs m’écœurent.
Mes papilles rouspètent avec ferveur.
J’ai littéralement le haut-le-cœur.
Et puis il y a mon petit loup, tout souriant, qui me réquisitionne son plat préféré. Jour après jour, plusieurs fois d’affilée.
Son petit estomac crie famine, à cette mère enceinte que je suis, nauséeuse jusqu’à la moelle, en « défectuosité » hormonale. Sincèrement, allumer les fourneaux relève d’une olympiade.
Entre le frigo et la toilette; c’est la course folle pour prévoir ou prévenir une bouillie.
La cuisson me rebute, jusque dans mon tréfonds.
Et si je réussis à servir un quelconque plat à fiston, je le regarde avec dédain et impatience.
On jurerait que mon tendre mignon mastique devant moi un repas digne d’un rat. Un tas d’immondices, cuisiné à la sueur de ma répulsion.
Papa travaille tard. Bien entendu.
Il faut que je me ressaisisse et nourrisse mon premier.
C’est bien beau, du prêt à livrer, mais y a le portefeuille qui s’emballe et la qualité des aliments qui se dégrade.
Note à moi-même :
Cuisiner d’avance.
J’aurais donc dû planifier des repas, avant d’enfanter une seconde fois.
Mon congélateur peut largement emmagasiner une pelletée de petites portions, pour mon grand affamé.
Alors de grâce, mesdames: dans vos rares temps libres, pré-premier trimestre de grossesse, je vous invite à planifier un peu de popote, question de contourner cette phase parfois incontournable de la maternité.
C’est un cadeau de vous à vous.
Et carrément un sacré bon coup!