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Quelle place accordez-vous aux bulletins ?
Crédit: Annie Spratt /Unsplash

L’autre jour, alors que je m’affairais à trouver les derniers bulletins de mes enfants, mon garçon m’a demandé ce que c’était.  Cela m’a fait réaliser à quel point, pour le moment du moins, ça n’occupe pas nos conversations familiales.  Vous n’entendrez jamais mes enfants vous parler de leur « cadeau de beau bulletin » parce que ça n’existe pas ici.  

Cette semaine plus que jamais, les résultats scolaires des jeunes font l’actualité.  On dénote une hausse des échecs chez les élèves du secondaire.  Évidemment, je ne suis pas en train de dire que ce n’est pas important, alarmant ou que ce n’est pas à l’image de l’année tourmentée que l’on vient de vivre.  Ma question c’est davantage: on fait quoi comme parent, avec ça ? Quelle attitude doit-on adopter?

Annie Spratt /Unsplash

Quand je pense à mon enfance, je me souviens davantage de la peur du bulletin que de la fierté de la réussite même si, pourtant, j’avais des résultats satisfaisants (tout est relatif me direz-vous).

Je me souviens de la peur de décevoir, de me faire réprimander.  La peur du « Pourquoi pas plus? » Je me souviens davantage du « Ouf! » que de la fierté de l’amélioration.  Je me souviens aussi du sentiment malheureux d’avoir tellement fait mon possible. 

« Tu verras quand tu auras des enfants, toi aussi tu voudras le meilleur pour eux. » Hum… Oui, mais qu’est-ce que le meilleur?  

La certitude d’avoir tout donné ou un seuil mental qu’il faut toujours dépasser? 

Même avec le recul, les années qui ont passé et trois enfants, je ne partage pas ce point de vue.

Je crois que la valorisation et la réussite doivent se retrouver dans l’accomplissement personnel plutôt que dans un désir de satisfaire l’autre.  Je répète souvent à mes enfants qu’on peut avoir tout donné, travaillé corps et âme pour un résultat (académique) décevant et être tout de même satisfait et fier de notre travail.  À l’inverse, on peut obtenir une bonne note sans grand effort et savoir qu’on n’y a pas mis notre 100%.  Ça mérite alors une petite réflexion personnelle. 

Je sais qu’un enfant en échec versus un enfant qui n’atteint pas, disons le 85% fixé par ses parents ne représente pas la même inquiétude pour un parent.  Cela dit, dans les deux cas, notre attitude face au problème est un symptôme de notre rapport à la performance.  

Certes, un échec scolaire est le signe d’une incompréhension de la matière ou d’une difficulté de gestion du travail et je ne dis pas qu’il ne faut pas s’en inquiéter en ne valorisant QUE l’effort.  Mais comment utiliser cela de façon bienveillante pour que les enfants puissent en ressortir grandis?  J’en ai vu passer quelque 30% sur les copies de mes enfants. En changeant de stratégies, ça s’est traduit par une réussite au bulletin.  J’essaie d’utiliser ces difficultés pour leur donner des défis, orienter les leçons et l’accompagnement que je leur donne. Je les questionne sur leurs méthodes de travail et je trouve des stratégies qu’ils comprennent, qu’ils puissent s’améliorer, et oui, en fin de compte, qu’ils puissent obtenir un bon résultat. Dans ce cas, je serai doublement fière!

 

 

 

 

 

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