C’est jour de fête, chez nous. Il y a des victoires, certes plus grandioses. Des célébrations moins moroses. On se contente de peu, en cette période restrictive, vous me direz.
Pour nous, c’est le début de la fin. Une dose d’espoir. Infusée à même les veines de ma douce et vulnérable maman. Ce frisquet 19 janvier restera gravé dans notre mémoire familiale. Ce jour où le génie médical s’est fusionné à l’être formidable, dévoué et généreux, qu’est ma mère. Une infirmière de coeur. Une grand-mère en or, en quête d’un futur doux, avec ses petits-enfants.
Un vaccin tant attendu. Une arme contre la fatalité. Une perspective de câlins, de soupers arrosés, de voyages partagés, dans quelques centièmes de millilitres de liquide injecté au bras d’une mère qui se meurt de tendresse.
Ce soir, en direct de nos maisons confinées, on s’est fait une vidéoconférence pour entendre le « pop » du champagne fraîchement sabré pour l’occasion. On a laissé les larmes nous picoter les yeux. On s’est laissés bercer par l’espoir d’une victoire sur cette interminable pandémie. On s’est pincé la peau, convaincus qu’il s’agit d’un pas vers le renouveau.
La loto vaccin a été gagnée, mais pas la partie. En attendant notre tour et celui de tous ceux qui nous sont chers, on laisse la gratitude nous habiter. On se nourrit d’espoir.
On s’endort plus paisiblement, ce soir.