Ma grossesse à risque vue par les grands-parents

La prééclampsie est un problème qui peut survenir chez les femmes enceintes dans leur deuxième trimestre. Les symptômes principaux : l’hypertension et des protéines dans l’urine. Selon mes recherches, elle affecte de 2% à 8% des grossesses. Et je fais partie de cette statistique.

J’ai eu un dernier trimestre très déstabilisant. Si j’avais eu un plan de naissance, il aurait fini au recyclage. En plus de l’hypertension et des protéines, mon niveau de plaquette avait baissé, j’avais des maux de tête qui embrouillaient même ma vision et des enzymes hépatiques au foie! Sur 28 jours, j’ai été hospitalisée 14 jours.

Mais ce n’est pas mon point de vue de la situation que j’aimerais aborder, c’est celui de mes parents. Moi, je voulais que ma fille survive à tout cela. Et eux, ils voulaient que LEUR fille survive à tout ça.

Ils ont vu mon état se dégrader. Ils étaient à mes côtés. Ma mère m’accompagnait même à certains rendez-vous médicaux quand mon chum ne pouvait pas être là. Elle voulait comprendre ce que je vivais. Elle voulait comprendre pourquoi sa fille était en danger. J’étais la première personne proche d’elle qui vivait ce genre de grossesse. 

Je me souviens de mon père qui demande à l’infirmière quel est le remède. Elle lui répond que l’accouchement est le seul remède. Cet homme d’un réalisme absolu et d’une logique inébranlable a alors répondu : « Ben accouchez-la! » J’étais à 35 semaines de grossesse. J’ai accouché à 37.

Vu mon état, les dangers étaient là. Ne vous méprenez pas, mes parents adoreeeeeeent ma fille. Mais à ce moment, pour eux, c’était la chair de leur chair qui était couchée sur le lit d’hôpital. Je sais que c’était difficile pour eux et aujourd’hui, je comprends. Avec ma fille qui grandit vite, le cœur me serre quand je pense à ce qui pourrait lui arriver, quand j’imagine un instant la possibilité de la perdre.

Ce que mes parents ont ressenti est la preuve qu’on reste les enfants de quelqu’un pour toujours et que le sentiment que nous avons envers nos enfants ne changera pas avec le temps.