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J’ai perdu le contrôle pendant mon accouchement
Crédit: Jimmy Conovor / Unsplash.com

Il y a 3 ans de cela, je perdais mes eaux sur le tapis du chien à 7h00 le matin, le 26 janvier 2018.  Je remercie la vie; j’ai eu de belles grossesses, sans anicroche. Mes accouchements se sont bien déroulés; rapides et efficaces. L’anniversaire de ma fille me ramène momentanément aux deux plus beaux jours de ma vie. Ces moments où je me suis sentie comme une superwoman. J’ai donné la vie à un être humain, deux fois. Je me suis sentie comme la femme la plus puissante du monde. Pour arriver à ce sentiment de fierté immense, j’ai eu de l’aide. Beaucoup d’aide. Je n’aurais pu y arriver sans le soutien de papa, bien sûr, mais aussi sans ces infirmières aimantes, patientes et passionnées.

Après avoir marché plusieurs longueurs de corridor, les premières contractions m’ont frappée de plein fouet. À ce moment-là, tout ce que j’avais lu ou entendu sur l’exercice de l’accouchement s’est effacé de mon cerveau. Les positions à adopter, les respirations à prendre, la gestion de la douleur. PAF! Plus rien, sauf la douleur qui me traversait le corps tout entier et les tremblements qui s’en suivaient. 

Je ne voyais que des points blancs, je faisais de l’hyperventilation. Je n’arrivais plus à me contrôler entre les contractions fulgurantes et de plus en plus rapprochées. Dans un moment de panique, une gentille infirmière a passé le seuil de la porte. Je me permets de la nommer ici: Marie-Michèle.

Elle s’est assise devant moi, a plongé ses yeux clairs dans les miens et m’a dit : « Amélie, on va le faire ensemble. » Nous avons soufflé, elle et moi, les chandelles imaginaires du premier gâteau de fête de mon bébé à naître. Nous avons surfé à deux, laissant arriver puis repartir les contractions comme des vagues dans l’océan. 

C’est ainsi que j’ai repris mon souffle, que j’ai retrouvé mes sens. J’ai réussi à reprendre le contrôle de mon corps et de mon esprit et j’ai mis au monde une petite merveille. S’est ensuite présenté à moi un 2e défi : nourrir mon enfant.

Jordan Whitt / Unsplash.com

Lorsque je me suis installée dans l’aile des naissances, les infirmières ont discuté avec moi, de manière très respectueuse, de la façon dont j’avais prévu nourrir mon bébé après sa venue au monde. J’avais choisi l’allaitement. Mon désir étant bien exprimé, elles ont proposé de m’assister pour les premiers boires. Ce que j’ai accepté et grandement apprécié. 

Finalement, tous les boires de mon bébé, pendant notre séjour à l’hôpital, ont été faits avec assistance. J’ai été soutenue, aidée, conseillée, félicitée et encouragée par ces femmes dévouées. Marie-Michèle, avec toute sa douceur, a pris mon sein dans sa main, l’a pressé comme un hamburger, et a nourri ma fille. Un des plus beaux gestes qu’il m’ait été donné de voir dans ma vie.

Après ce moment, j’ai eu confiance. Confiance en eux, confiance en moi, confiance en ma fille, confiance en la vie.

Tout simplement, merci. 

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