Il n’y a pas si longtemps encore, mon fils arborait ses jolies joues rondes et ses petits cheveux blonds fins. Ce petit chérubin vient tout juste de célébrer son treizième anniversaire et les changements qu’apporte la puberté peuvent être à la fois drôles et déconcertants. Pourtant, j’ai bien vécu cette phase deux fois avec mes filles, mais tout s’est fait plus en subtilité. Ou bien était-ce parce que ces changements, je les avais vécus également auparavant ?
Il n’y a pas si longtemps, il me semble, je bécotais ses petites épaules quand il sortait du bain et ses petites mains potelées s’emmêlaient dans mes longs cheveux. Maintenant, ses longs doigts fins courent sur le piano et reproduisent des mélodies magnifiques. Il prend lentement la carrure de son père et bientôt, ses épaules devront porter tout un lot de responsabilités.
Il n’y a pas si longtemps encore, sa voix cristalline chantonnait à travers la maison et je me souviens combien c’était doux à mon oreille. Maintenant, sa voix craque de plus en plus souvent, occasionnant des fous rires et des taquineries affectueuses de la part de ses grandes soeurs. D’ailleurs, du haut de ses 5 pieds 9 pouces, il les dépasse toutes les deux depuis un moment déjà.
Il n’y a pas si longtemps, je respirais ses petits pieds quand je le mettais au lit, lui faisant croire qu’un sentait le chocolat et l’autre le fromage. Il riait aux éclats devant mes grimaces et c’était un petit moment tendre que je répétais tous les soirs. Maintenant, ses pieds ont pris des allures de raquettes et je dois lui acheter de nouvelles chaussures tous les deux mois, car ils ne finissent jamais de grandir!
Oui, c’est vrai, sa voix de plus en plus grave, ses poils de jambes qui se multiplient à vue d’oeil et cette fameuse moustache molle qu’il refuse de raser sont autant de signes qui ne trompent pas: mon garçon devient un homme! Mais il y a bien des choses qui ne changent pas.
Tout aussi fort qu’à cette époque où il était tout-petit, je l’aime de tout mon être et mon âme. Tout comme quand il était petit, il me demande qu’on s’allonge ensemble avant d’aller dormir et il me raconte sa journée et des blagues parfois douteuses, mais qui m’amusent tellement. Quand il me prend dans ses bras, je respire dans son cou et j’y retrouve l’odeur du bambin qu’il a été. D’un autre côté, son épanouissement me comble de bonheur et le voir développer son caractère, découvrir ses passions et développer son potentiel est extraordinaire. Je le vois devenir un jeune homme et même si tout ça semble aller si vite, il reste mon fils, mon petit chérubin aux cheveux blonds et fins.