2020; un beau chiffre bien rond, bien droit. J’aurais pensé à une année lumineuse et spéciale. Pour être spéciale, elle l’a été. Mais assurément pas comme on l’aurait imaginé! Le Québec se portait bien jusqu’au début mars. On se remettait tranquillement de notre trop-plein de dinde et de la carte VISA bien remplie du temps des Fêtes. On voyait la vague arriver doucement, mais personne n’aurait pu se douter qu’elle allait frapper aussi fort. Et quand elle a frappé, elle a FRAPPÉ.
Fermetures des écoles et des garderies. Télétravail pratiquement obligé. Restaurants, musées, bibliothèques, entreprises diverses, hôtels, centres d’entraînement : mis sur pause. Tous ont dû composer avec une nouvelle réalité des plus délirantes. À quel point l’inquiétude était-elle à son comble alors que les gens se ruaient sur les tablettes de papier de toilette?
Le Purell est devenu le meilleur ami de tout le monde, le couvre-visage a été promu obligatoire et «distanciation sociale» est soudainement devenu un terme utilisé quotidiennement. Le décompte des cas et des décès s’est mis à être notre moment mathématique du jour, tandis que les points de presse du gouvernement, notre nouvelle messe du dimanche (lundi, mardi, mercredi…). On a vu passer le vert, le orange et le rouge critique dans chaque région de notre Québec. La solitude a touché tout le monde; des aînés jusqu’aux nouvelles mamans, des jeunes enfants et ados jusqu’aux célibataires.
Le manque d’argent a traversé l’esprit – ou, malheureusement, le compte en banque – de beaucoup. Plusieurs emplois ont été mis sur la glace, de même que des secteurs complets, comme celui de la culture et du sport. Des parents ont dû jongler avec une poupée dans une main et un cellulaire dans l’autre pendant trois mois, à faire du télétravail tout en gérant la marmaille, parfois même tout en faisant l’école à la maison. Les câlins ont pris le bord, alors que tout le monde en aurait eu besoin plus que jamais.
Je pense qu’on n’a jamais eu aussi hâte d’aller voir un bon show de musique, de se serrer dans nos bras ou d’aller bruncher entre amis au resto que maintenant.
Cette année, par contre, il y a quand même eu du beau à travers la tempête. Entre ces nuages noirs, chacun a appris à s’adapter du mieux que l’on pouvait dans cette situation hors du commun. On a compris à quel point notre entourage était prioritaire et que le reste autour ne valait plus rien sans la santé. On a appris à profiter du bon temps, surtout cet été, quand il y a eu un petit redoux et un relâchement. Plusieurs ont découvert le Québec sous d’autres angles et sous de nouvelles coutures, d’autres ont fait un beau retour aux sources en s’adonnant au jardinage, en s’initiant au camping et au plein air. Les personnes travaillant notamment en santé, en petite enfance et en éducation ont enfin pu rayonner pleinement. Elles ont inspiré la société et ont enfin obtenu le respect qu’elles méritaient depuis longtemps. Les parents ont eu la chance d’offrir du temps de qualité à leurs enfants, de pousser leur imagination et leur créativité au maximum afin de les divertir. Les médias sociaux ont été utiles pour la meilleure des raisons : celle de briser l’isolement et de rester en contact.
2020, tu nous as appris la résilience et la patience. Tu nous a remis les priorités à la bonne place. On ne va pas s’ennuyer de toi (et de tes foutus arcs-en-ciel #cavabienaller) , mais on te remercie quand même d’avoir fait en sorte que notre routine ait ralenti et que nos valeurs se sont renforcées. Tu nous auras beaucoup appris. BEAUCOUP.
On attend ta grande sœur 2021, et on la souhaite plus douce et sage que toi.