À pareille date l’an dernier, je vous confiais que mon fils croyait encore au Père Noël, du haut de ses 11 ans. Depuis, il est entré au secondaire et je me doutais bien que la fameuse conversation devait tôt ou tard arriver. Sans compter qu’avec l’éloignement dû à la COVID, le besoin de se plonger corps et âme dans l’esprit des fêtes est déjà bien présent chez toute ma petite famille. La semaine dernière, entre deux bouchées de sandwich, il s’est exclamé: « Je sais déjà ce que je vais demander au Père Noël! » J’ai eu un doute. Y croit-il encore vraiment? Est-ce qu’il va en parler à l’école et se faire ridiculiser par la suite? J’ai pris la décision qu’on devait avoir une bonne discussion et sa réaction m’a émue aux larmes. C’est pourquoi j’avais envie de vous la partager.
À 12 ans, la maturité s’installe et je me doutais (en fait, j’espérais très fort) qu’il ne serait pas triste ou fâché d’apprendre que le Père Noël n’est qu’une belle légende. J’ai eu un peu peur qu’il croie qu’on lui avait menti et que sa confiance en nous soit ébranlée. D’autant plus qu’outre le Père Noël, nous avons 3 lutins qui débarquent à la maison le 1er décembre depuis plusieurs années. Je ne savais pas par où commencer et je tournais autour du pot maladroitement. Je voyais bien que mes hésitations l’inquiétaient plus qu’il ne le faut, car il semblait croire qu’on allait parler de quelque chose de très grave et sérieux. Je l’ai rassuré et il a compris où je m’en allais avec mes gros sabots.
– Ahhhh! tu veux qu’on parle du Père Noël? Je le sais que je ne dois pas en parler à l’école, les autres n’y croient plus.
– Et toi? Tu y crois mon chéri ?
– Oui et non. Certaines choses me font douter que c’est impossible, mais parfois, j’y crois.
C’est à ce moment que je lui ai avoué la vérité, tout en douceur. Et j’ai vu, dans ses yeux, plus d’étoiles encore que lorsqu’il écrit sa lettre au Père Noël, plus d’étoiles encore que le matin de Noël où on se lève et qu’on découvre les cadeaux laissés au pied du sapin. J’y ai vu de le reconnaissance, de l’amour. Il s’est exclamé:
– Ça veut dire que toi et papa, chaque soir, vous deviez entrer dans ma chambre, grimper dans mon lit (superposé) pour prendre mes lutins sans que je me réveille et imaginez des tours?
Je lui ai dit combien de fois on s’en était souvenu en se réveillant en sursaut dans la nuit et qu’on avait élaboré des tours à la dernière minute les yeux tout endormis.
– Ça veut dire que tu fais chaque année, toute la route pour aller me chercher du miel au chocolat? (Le miel au chocolat d’Intermiel que seuls les lutins pouvaient apporter, une fois par année, car c’était bien trop loin d’y aller en voiture.)
Puis, il est parti pour l’école et j’ai pleuré. J’ai pleuré de gratitude envers cet enfant si merveilleux qui a compris, avec cet aveu, tout l’amour qu’on lui porte ainsi qu’à ses soeurs et qui nous a poussé à faire du mieux qu’on a pu pour mettre de la magie dans leur enfance. Et j’ai pleuré, car c’est mon plus jeune et qu’avec cette étape, je viens de boucler la boucle du Père Noël dans notre vie. Malgré tout, on a convenu que cette année, les lutins viendraient encore nous jouer des tours et qu’il pourrait participer lui aussi.
Je me fais la promesse que la magie de Noël ne mourra jamais chez nous et je retiens que, dans toute cette histoire, l’amour est ce qui compte le plus!