À la fin septembre, quand j’ai pris connaissance du contexte dans lequel Joyce Echaquan, une mère de famille, est décédée, j’étais rempli de rage et de peine. Elle laisse dans le deuil ses sept enfants, son conjoint ainsi que sa famille et ses amis. Sept enfants qui grandiront avec des ailes blessées et peut-être même la peur de subir le même sort que leur mère.
Joyce a eu la présence d’esprit de se filmer pendant que le personnel soignant l’insultait, la dénigrait, l’ignorait, etc. Nous connaissons cette horrible histoire grâce à la vidéo que la victime a réalisée, mais qu’en est-il de toutes ces autres personnes autochtones qui vivent quotidiennement des abus et que personne ne croit? On a juste à penser à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées . Les peuples des Premières Nations le disent depuis trop longtemps; ils sont victimes de racisme systémique.
C’est dans une société qui ferme les yeux sur ce que les peuples autochtones dénoncent que les enfants de Joyce devront se frayer un chemin. Ce n’est pas normal qu’une victime se sente obligée de se filmer afin de prouver l’agression qu’elle subissait alors qu’elle était train de mourir. Cette femme savait très bien qu’elle devait laisser des preuves et c’est ça que je trouve très triste.
La maman en moi désire souffler à ces orphelins de mère du courage pour passer à travers cette dure épreuve et de l’amour afin que leur cœur cicatrise le plus rapidement possible. Je souhaite à la communauté de Joyce une société alliée dans les luttes autochtones. Afin que des drames comme celui-ci ne se reproduisent plus jamais et, par ce fait, rendre justice à Joyce.